Mesrine, l'instinct de mort

de Jean-François Richet (Fr-Canada, 1h53) avec Vincent Cassel, Cécile de France, Gérard Depardieu…

Difficile d’évoquer ce premier volet du diptyque Mesrine sans signaler que non seulement sa seconde partie est meilleure, mais qu’elle se passe largement de cette longue introduction. C’est la grande faiblesse de L’Instinct de mort : au bout de deux heures remplies jusqu’à la gueule d’explosions, de péripéties et de suspense, on ne sait toujours rien de Jacques Mesrine, et surtout pas ce que Richet veut raconter du personnage. Ici, c’est plutôt Kill Mesrine : trimballé à coups d’ellipses béantes d’époque en époque, de pays en pays, de genre en genre, Mesrine n’est qu’un pantin, prétexte à un exercice de style assez vain et parfois ridicule. Mesrine fait la guerre d’Algérie, Mesrine en Espagne, Mesrine trouve un Deuxième souffle et enfin, gratinés, Mesrine au Québec et Mesrine en Amérique avec vieil indien et Grand Canyon fordien. N’importe quoi ? Oui, et ce serait ludique si Richet s’avérait aussi inspiré que dans ses précédents films. Mais quand il filme une scène d’évasion comme du Peter Berg avec caméra épileptique et montage illisible, ça sent plus le pop-corn que la mise en scène. Curieuse entrée en matière donc : L’Instinct de mort ne sert à rien mais se regarde sans ennui en tant que film d’action bourrin. Laissons, comme le film, les choses en suspens et attendons le 19 novembre L’Ennemi public n°1 pour tirer des conclusions sur ce Mesrine.
Christophe Chabert

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