Dans la brume électrique

De Bertrand Tavernier (Fr-ÉU, 1h57) avec Tommy Lee Jones, John Goodman…

Longtemps attendue, sortie directement en DVD aux Etats-Unis dans une version raccourcie d’une vingtaine de minutes, cette adaptation de James Lee Burke par Bertrand Tavernier intriguait. Mais assez vite, la déception pointe son nez.

Ce que l’on peut reprocher d’ordinaire au cinéma de Tavernier (sa lourdeur démonstrative, l’épaisseur de ses dialogues) est pour une fois mise en sourdine : Dans la brume électrique possède une certaine fluidité d’exécution et une attention réelle aux personnages dont on ne cherche pas à expliquer toutes les motivations.

En revanche, là où le cinéaste se casse les dents, c’est pour trouver un rythme à cet enchevêtrement ambitieux d’intrigues courant sur près de cent cinquante ans. Les crimes d’aujourd’hui, crapuleux, ceux d’hier, raciaux, et ceux, fondateurs, de la guerre de sécession, se rejoignent dans la ballade désabusée d’un flic alcoolique et humaniste, Dave Robichaud, fort justement campé par le toujours parfait Tommy Lee Jones.

Mais ce récit touffu paraît pourtant à l’écran particulièrement délié, plein de temps morts, comme une accumulation indolente de séquences jamais connectées entre elles. Surtout, Tavernier voudrait créer une atmosphère suspendue, mortifère, celle de la Nouvelle-Orléans après Katrina, mais n’y parvient jamais, sinon dans la seule scène vraiment réussie du film, où Robichaud découvre, en plein délire onirique, un camp de soldats confédérés. Une parenthèse fantastique dans une œuvre sans grand relief, qui provoque à la vision un certain ennui.

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