Le réalisateur de
X-Men : le commencement s’est fait un nom en tant que producteur des films de Guy Ritchie (
Arnaques, crimes et botanique,
Snatch, et même le redoutable
À la dérive avec Madonna). Et c’est en remplaçant son poulain à la réalisation d’un script qui lui était destiné qu’il se lance dans la mise en scène, avec beaucoup de bonheur pour un premier essai. Polar caustique, noir et teeeeeeellement caractéristique du cinéma de genre britannique par son inclination à l’emporte-pièce,
Layer Cake se distingue cela dit de la masse par son impétuosité dramatique et la performance impeccable d’un Daniel Craig sexy en diable. Illico remarqué de l’autre côté de l’Atlantique, on lui confie dans la foulée les rênes d’une superproduction adaptée d’un classique de la littérature juvénile. Alors qu’il se destinait à rejoindre la cohorte des récits de fantasy pour mouflets,
Stardust est parvenu à tirer son épingle du jeu à l’aide d’un script malin, d’un second degré efficace car jamais moqueur, et d’un casting aussi improbable (De Niro en capitaine gay, Michelle Pfeiffer en sorcière, Rupert Everett en figurant) que délicieux. La Fox l’approche pour la réalisation du troisième volet de
X-Men, mais Vaughn rejettera l’offre à cause du délai imparti, trop court à son goût pour une production d’une telle ampleur. Il rebondit sur un autre projet : l’adaptation du comics
Kick-Ass, tout juste sorti dans les kiosques US. Matthew Vaughn parvient à monter le film quasiment en totale indépendance, condition
sine qua non pour un film aussi rentre-dedans que cette histoire de justicier improvisé. Pour contrasté que soit le résultat (notamment dans ses contresens fâcheux par rapport au matériau de base), il donne suffisamment d’assurance à Vaughn pour accepter une nouvelle proposition de participation à la saga X-Men - dans les mêmes délais que ceux qui lui étaient proposés la première fois ! En habile jongleur avec le système hollywoodien, il n’est pas exclu que Matthew Vaughn nous ponde un de ces quatre un grand film. Le prochain
X-Men (prévu en 2014), avec un peu de chance. FC
