Low life

De Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval (Fr, 2h03) avec Camille Rutherford, Arash Naimian…

Rabâchant de manière obsessionnelle leur sujet de prédilection (les sans-papiers brimés par un état français au bord du fascisme), le couple Klotz - Perceval avait jusqu’ici réussi à imposer un ton, mêlant mise en scène rigoureuse et surgissement de corps encore marqués par la réalité. Avec Low Life, ils ont voulu changer d’axe : regarder non pas les migrants clandestins mais leurs soutiens, une jeunesse qui relève plus d’un fantasme bressonien (Le Diable probablement, gros surmoi du film) que d’une quelconque contemporanéité. Le résultat est insupportable d’arrogance satisfaite, les comédiens rouillant dans les plans en débitant d’une voix blanche un texte impossible, mélange de slogans politiques et de poésie romantique sur fond de musique électro lancinante. On ne leur jette pas la pierre, c’est bien le dogmatisme des cinéastes qui est en cause, et leur avant-gardisme supposé est plutôt un cache-misère à leur incapacité à raconter correctement leur histoire. La deuxième heure, interminable, bascule dans le romanesque en racontant la claustration volontaire et parano de deux amants (l’une française, l’autre afghan). Ça aurait pu être du Polanski ; c’est juste un ennuyeux pamphlet bourré de raccourcis gênants et, partant, totalement contre-productif…
Christophe Chabert

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