Bref, c'est tourné dans la région…

Les autres programmes du 36e festival du film court en plein air sont à la hauteur de la compétition elle-même : Nuit blanche consacrée au festival du cinéma d’animation d’Annecy, célébration des 30 ans de l’Agence du court métrage avec une sélection de "classiques" du court… Mais, chauvinisme local oblige, c’est bien le programme Rhône-Alpes tout court qui retiendra notre attention. Cela dit, ce n’est pas tant à cause de l’argument "proximité" que par la qualité des films eux-mêmes. Certains sont signés par des cinéastes du cru (les frères Rifkiss et Daniel Metge sont lyonnais, même s’ils ont tourné dans la Drôme et à Saint-Étienne) ; les autres sont simplement venus poser leur caméra dans la région.

C’est le cas de Stéphane Demoustier, qui signe une fiction sociale sous forte influence des frères Dardenne avec Bad Gones. Un père et son fils, aux alentours du stade de Gerland (Lyon) un soir de match de l’OM : le père a promis au fils de le faire entrer, mais le prix des places est au-dessus de ses maigres moyens. Comme chez les Dardenne, Demoustier traque tout ce qui "fait action", repoussant la psychologie et les réflexes moraux dans le hors champ existentiel de son film, très réussi.

Un cran en dessous, Mon amoureux de Daniel Metge se sort par le haut d’un sujet casse-gueule : la sexualité des personnes handicapées. Scénariste doué (presque trop, tant on voit parfois les charnières dramatiques), cinéaste pudique dont les mises en scène connaissent parfaitement les balises de ce qui est montrable et de ce qui ne doit pas l’être, Metge manque encore un peu d’audace pour sortir d’un programme naturaliste qu’il maîtrise incontestablement.

Le meilleur film de cette sélection, c’est celui de Morgan Simon, American football (photo). Là aussi, le naturalisme est son horizon ; de plus, il appartient à la catégorie, éculée, des «boy meets girl» à la française. Mais en investissant un univers peu filmé – celui de la scène punk hardcore –, en se reposant sur la vérité de ses deux comédiens – Julien Krug et Lily-Fleur Poitrenaux, vue dans la série Platane d’Éric Judor –, et en cherchant une énergie juvénile et une justesse permanente, dans le dialogue comme dans les situations, American Football renouvelle le genre, retrouvant avec modestie l’esprit des teen movies élégiaques de Gus Van Sant ou le goût des freaks d’Harmony Korine.

Rhône-Alpes tout court
Salle Juliet Berto, mercredi 3 juillet à minuit

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