"Une famille heureuse" : une ode géorgienne à la liberté

Une famille heureuse
De Nana Ekvtimishvili, Simon Groß (Géo-All-Fr, 1h59) avec Ia Shugliashvili, Merab Ninidze...

de Nana Ekvtimishvili & Simon Groß (Geo.-All.-Fr., 1h59) avec Ia Shugliashvili, Merab Ninidze, Berta Khapava…

Sans raison apparente Manana, enseignante quinquagénaire, annonce à son envahissante parentèle son intention de "divorcer" d’elle en emménageant seule. Ses parents, enfants et mari tombent des nues, mais Manana n’en démord pas et s’installe bientôt dans son chez elle…

L’ironie douce du titre dissimule un film d’une grande acuité, qui jamais cependant ne se montre vis-à-vis des personnages. Jusqu’à la prise de parole (et de pouvoir) de Manana, chacun·e pense effectivement que le bonheur règne dans la famille. Son désir d’affranchissement, inédit pour une femme, révèle qu’il n’en était rien.

Ce constat établi, il faut un surcroît de force à Manana pour assumer sa décision : tout le monde (à commencer par ses aînées, jalouses sans doute de son initiative courageuse), veut la "raccommoder" aux siens. Mais elle tient bon, et profite malgré le qu’en-dira-t-on et la désapprobation plus ou moins discrète des hypocrites, de son indépendance.

Filmée sans heurt, sans hystérisation et avec beaucoup d’humour, cette histoire en disant long sur la place allouée aux femmes dans la société géorgienne nous cueille également par sa maîtrise de la durée. « On ne voit pas le temps passer » fredonnerait Jean Ferrat dans une chanson faisant le portrait d’une femme prenant conscience trop tard de l’étroitesse d’une existence réduites aux fonctions d’épouse, de mère et de maîtresse de maison. Tout le contraire, en somme, de Manana.

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