"Le Grand méchant renard et autres contes" : grandioses animaux animés

Le Grand Méchant Renard et autres contes
De Benjamin Renner, Patrick Imbert (Fr, 1h20) animation

Révélé par le tendre "Ernest & Célestine", le réalisateur Benjamin Renner revient avec un projet qu’il a cette fois couvé depuis l’œuf : une lointaine (et désopilante) relecture du "Roman de Renart", mâtinée de Konrad Lorenz (biologiste et zoologiste autrichien) et de Robert McKimson (réalisateur et producteur étasunien). Une nouvelle réussite.

C’est un peu la kermesse de fin d’année à la ferme, où Renard présente trois spectacles interprétés par les animaux : comment le lapin a remplacé à la patte levée la cigogne dans la livraison d’un bébé ; comment le canard s’est substitué au Père Noël ; et entre les deux s’intercale l’histoire de Renard, devenu papa poule de poussins destinés à son estomac…

D’abord, un constat anecdotique : Benjamin Renner n’a toujours pas signé de long-métrage original puisqu’après Ernest & Célestine (adapté de Gabrielle Vincent), ce programme, co-réalisé avec Patrick Imbert, est en réalité constitué d’un assemblage de trois courts à l'origine prévus pour la télévision et tiré de sa propre BD. Cela ne signifie pas que l’univers de Renner souffre d’un manque d’originalité, au contraire ! Il insuffle d'ailleurs dans ses réalisations un savant dosage d’humour et de poésie mêlés, qui fait écho à sa touche graphique.

Les œufs sont frais

Chez lui, le trait délimite des zones mais ne les clôt jamais tout à fait ; quant aux couleurs, elles obéissent aux caprices chromatiques de l’aquarelle. Il n’y a donc aucune limite nette, aucun aplat tranché, mais une douceur enveloppante bien commode, créant un climat cotonneux rendant superflue tout tentation de bêtifier afin de s’attirer les bonnes grâces du jeune public.

Ainsi, Renner peut parler aux enfants comme à des adultes (et réciproquement) dans ses historiettes, se jouant de la bêtise d’animaux anthropomorphisés pour moquer ce qu’il y a d’humain en eux. Cette bêtise est féconde, et engendre du gag pur, débarrassé du fardeau référentiel et de la connotation. Il s’agit ici de revenir à l’essence du rire, au plaisir naïf du spectateur qui viendrait de sortir de sa coquille, comme le premier Renard venu…

Le Grand méchant renard et autres contes
de Benjamin Renner & Patrick Imbert (Fr., 1h20) animation

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