Rêvons éveillés avec Michel Gondry

Eternal Sunshine of the Spotless Mind
de Michel Gondry (ÉU, 2004, 1h48) avec Jim Carrey, Kate Winslet

Le Ciné-Club propose un cycle consacré au fameux réalisateur français. Ça commence mercredi 29 mai avec son chef-d'œuvre "Eternal Sunshine of the Spotless Mind".

« Le rêve donne un sens à une succession d'images, de sons qui bombardent notre cerveau endormi de manière aléatoire. (…) Il fabrique des histoires à partir du chaos. C'est cette faculté qui, à mon sens, nous autorise l'expérience du cinéma. » Ou comment Michel Gondry résume lui-même son cinéma. La temporalité de ses films coïncide ainsi souvent avec le ressenti de ses personnages, provoquant une distorsion de la réalité qu'il convertit en images au moyen de bricolages optiques et numériques dont il a le secret depuis presque vingt ans. Inspiré, sans doute, par ces bricolages du sommeil, le Ciné-Club de Grenoble compose alors l’ultime cycle de sa saison autour du cinéaste français avec trois de ses longs-métrages qui partent d’une même base narrative : un garçon, inadapté, se morfond dans la monotonie jusqu’à ce qu’une rencontre/idée vienne bouleverser son existence.

On commencera par du culte avec un film qui a marqué les esprits à sa sortie : Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004, photo), récompensé par l’Oscar du meilleur scénario original, suit une histoire d’amour contrariée entre Jim Carrey et Kate Winslet où souvenirs et réalité se confondent sans aucune linéarité. Cet onirisme, accentué par la mise en scène, prend ensuite tout son sens dans La Science des rêves (2006), qui imbrique des séquences issues du rêve dans le réel. Son personnage principal (Gael García Bernal) crée des inventions abracadabrantes aux influences "cronenbergiennes".

Un passe-temps qui fait le lien avec le dernier film de cette mini-retrospective : Soyez sympa, rembobinez (2008) dans lequel Michel Gondry invente le néologisme "suédage", soit retourner avec tout ce que l’on a sous la main un classique du cinéma en y imposant sa vision personnelle. En découle un pseudo nanar mais vrai bon film à l’humour décapant, dans lequel le réalisateur en profite pour critiquer l’industrie cinématographique en recherche constante de profit et où il rappelle que le but premier de celle-ci est de rassembler les individus.

Cycle Michel Gondry
Au cinéma Juliet-Berto mercredi 29 mai, 5 et 12 juin à 20h

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