Une reprise sous précaution

Salles de cinéma / Plus de trois mois sans cinéma sur grand écran : toutes ces dernières semaines ont été vraiment difficiles à vivre pour les exploitants. C’est donc avec un vrai soulagement que la profession s’est préparée à accueillir le public de nouveau. Et sans oublier d’être prudente.

Évidemment, il y a la télé. Bien sûr, il y a les plateformes VOD. On vous épargnera la liste des pratiques douteuses qui permettent de « consommer » des images sans se soucier de rétribuer ceux qui les ont créées. Malgré tout cela, au Petit Bulletin, on reste intimement persuadé qu’une séance dans une salle de cinéma demeure la meilleure des façons de voir un film, a fortiori quand il a d’abord été conçu et imaginé dans le but d’être projeté sur un grand écran. On ne dira jamais assez combien ce plaisir est unique, qui permet à chacun d’accéder tout à la fois à une émotion intime et à un moment de partage. La fameuse magie du septième art…

Une certaine impatience

Autant dire que, comme beaucoup d’entre vous, on avait hâte que le cinéma reprenne ! Et on a été heureux d’apprendre que les salles seraient donc autorisées à rouvrir à partir du 22 juin. Notre constat ? Rien n’est facile pour personne… et les salles de l’agglo grenobloise se relancent en ordre dispersé. Certaines ont su s’organiser pour rouvrir aussitôt qu’elles y ont été autorisées, c’est-à-dire un lundi. D’autres ont préféré (ou dû) attendre encore un peu : mercredi 24, pour recoller au rythme habituel des sorties, ou même un peu plus tard encore. Beaucoup d’exploitants dont nous avons eu des nouvelles ces derniers temps, en direct ou sur les réseaux, ont témoigné de leur plaisir d’ouvrir à nouveau… et d’un sentiment que le public devrait aussitôt répondre présent. Les premières semaines d’exploitation seront particulières : lorsque l’on sait qu’en temps ordinaire, une dizaine de films nouveaux sort chaque semaine, on mesure mieux la difficulté de construire un calendrier cohérent après une longue période de fermeture. Ce qui est sûr, c’est que, sans attendre, certains films ont préféré opter pour un report à plus long terme. Le nouveau James Bond, par exemple, qui était prévu pour avril, a été décalé. Idem pour le très attendu Kaamelott d’Alexandre Astier : notre cher roi Arthur était ravi d’annoncer une sortie anticipée en juillet, mais il est finalement revenu à une date plus tardive. D’autres films devraient ne plus sortir du tout : le Pinocchio de Matteo Garrone est finalement diffusé en exclusivité sur une plateforme. Il est possible que ces dernières prennent encore de l’importance à l’avenir, si elles parviennent à convaincre des exploitants de cinéma de travailler avec elles dans une logique de partenariat.

Une programmation hétéroclite

Complémentaire, cette offre n’est certainement pas une raison pour bouder les salles tout juste rouvertes ! Concrètement, la programmation de ces prochains jours s’annonce riche : on va découvrir à l’affiche des films tout à fait nouveaux, quelques reprises, mais aussi quelques longs-métrages programmés avant le confinement et qui, par conséquent, n’avaient eu qu’une « durée de vie » très courte (moins d’une semaine). Il est tout à fait clair qu’à ce jour, les exploitants misent sur une forme de solidarité du public : cette longue période de fermeture aura duré plus qu’aucune autre auparavant. Précaire avant le confinement, le modèle économique de l’activité est d’autant plus fragilisé aujourd’hui. Une raison de plus de soutenir celles et ceux qui, chaque jour de l’année, nous permettent de nous évader, le temps de quelques heures passées dans une salle plongée dans l’obscurité. Rassurez-vous, si nécessaire : tout est fait pour que ce come-back du public se passe dans des conditions optimales. La Fédération nationale des cinémas français a en effet édité un guide de 23 pages pour permettre aux exploitants d’y voir clair dans l’application des règles sanitaires. On parle pour l’instant d'espaces laissés vacants entre groupes de spectateurs et d'un port de masque préconisé, au moins dans les parties communes comme le hall d’accueil, les toilettes ou les guichets de vente de tickets. De quoi protéger tout le monde, spectateurs bien sûr et personnel des salles, mais rien de vraiment insurmontable pour les passionnés de cinoche.

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