Spirituel, sans dieu ni maître

BIO / Imprégné des philosophies, religions, cultures autant orientales qu’occidentales, Wolfgang Laib construit depuis une trentaine d’années, une œuvre inclassable : ses formes épurées, paroles métaphysiques synthétisent les mondes. SD

Wolfgang Laib naît à Metzingen, une cité du Bade-Wurtenberg, en 1950 dans une famille magnifiquement hors du commun. En 1962, le père médecin bâtit au milieu des bois une maison en verre, aidé d’un architecte héritier du Bauhaus - un endroit qui deviendra sa demeure permanente à l’âge adulte. L’adolescent s’immerge dans la nature. La famille se lie avec Jakob Bräkle, un peintre imprégné de philosophie chinoise, homme modeste qui aura sur Wolfgang Laib un impact considérable. La famille voyage beaucoup. En particulier dans le Sud de l’Inde. En 1972, à l’occasion d’un séjour dans un village indien, Wolfgang s’intéresse à l’hygiène de l’eau potable. Comme il a entamé des études de médecine, l’eau deviendra le sujet de sa thèse. Après l’avoir soutenue, deux ans plus tard, il abandonne cette carrière. Nourri de voyages, d’influences artistiques et philosophiques orientales (il a notamment étudié le bouddhisme et particulièrement la philosophie Jaïn), jeune homme s’interrogeant sans cesse sur l’essentiel (l’homme, la vie, la nature et la mort), il s’engage dans la sculpture. La matière nature
Marteau, ciseau en main, il polit un bloc de pierre. Sa première pièce naîtra. Déjà, le geste répétitif, patient, obstiné - tel un rituel - caractérise sa démarche. Inclassable, l’homme conçoit son rôle d’artiste avec le souci d’accroître les beautés du monde. En 1978, il intègre comme le pollen matière première à son œuvre. De février à octobre, il se consacre à sa collecte dans son village allemand. Il crée des tapis, des montagnes de pollen qu’il réalise lui-même lors d’expositions. Cette participation physique à l’œuvre, rite fort, unique, est une caractéristique de son art. Les Pierres de lait, grands blocs de marbre creusés, dont la cavité est emplie de lait, sont ses premières œuvres reconnues. En 1983, il rencontre Jospeh Beuys qu’il admire, mais dont il est détaché. Wolfgang Laib suit sa route, centré sur sa propre création. Plus tard, il utilise le riz avec lequel il produit notamment les sublimes Maisons de riz. Puis, la cire d’abeille avec laquelle il crée des Chambres de Cire aux Etats-Unis, ou la Chambre des Certitudes dans les Pyrénées, des espaces d’une force de recueillement et d’expression poétique inouïs. Invité partout, Japon, Europe, États-Unis, Wolfgang Laib célèbre à travers ses pièces singulières l’harmonie de l’homme avec la nature.

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