Julien Beneyton, peintre à contre-courant

The B.A.G

Musée Géo-Charles

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Profondément ancrées dans le quotidien, les peintures hyperréalistes de Julien Beneyton dévoilent une approche peu courante qui célèbre la portée universelle des cultures de niche. Damien Grimbert

Paradoxale, l’œuvre de Julien Beneyton l’est à plus d’un titre. Par son exécution déjà : virtuose, ouvertement figurative et axée sur le détail « au point d’en être presque indigeste » comme s'en amuse l’intéressé, elle se situe à l’exact opposé de la culture de l’abstraction et du conceptualisme si souvent prégnante dans l’univers de l’art contemporain.

Surprenants également, les microcosmes culturels dépeints dans les tableaux de l’artiste, qui là encore n’ont que trop rarement leur place sur les murs des musées : scènes de rue du quartier de Château Rouge, dans le 18e arrondissement parisien, stars du hip-hop new-yorkais, pêcheurs mauritaniens, éleveurs bovins du limousin… ou encore amis de longue date avec lesquels Julien Beneyton a partagé son adolescence à Échirolles dans les années 90, sujet de son exposition en cours dans les murs du Musée Géo-Charles.

« Génération cassettes audio et vidéo »

Mais plus encore que son exécution ou le choix de ses sujets de prédilection, ce qui fascine le plus dans le travail de l’artiste, c’est sans doute le regard qu’il porte sur ces derniers : acéré, hautement descriptif, mais également empathique et sain, juste à la bonne distance. Pas de fantasme, encore moins de misérabilisme, mais plutôt une honnêteté de tous les instants, portée par une volonté de « ne pas trahir » qui revient comme un mantra.

Mais qu’on ne s’y trompe pas pour autant : ultra-documentées, et fruit d’un long travail de terrain, les peintures de Julien Beneyton ne sont pas strictement documentaires pour autant. Ressenti, personnalité et appréhension y ont également droit de cité. Un exemple parmi d’autres : dans sa toile The B.A.G (photo), qui représente ses amis d’enfance rassemblés sur le parking du multiplexe d’Échirolles en 2012, les affiches de films sont celles de succès de vidéoclubs de la fin des années 80, et celles de concerts sortent tout droit du début des années 90.

Un anachronisme qui traduit la volonté de dépeindre, non sans nostalgie, une culture générationnelle plus que la restitution d’un instant donné. Et on approche là ce qui fait sans doute toute la valeur du travail de l’artiste, et que l’on retrouve également dans les autres œuvres de l’exposition : partir d’un monde extrêmement précis et personnel pour lui conférer une valeur quasi-universelle dans laquelle tout un chacun peut se retrouver.

The B.A.G, de Julien Beneyton, jusqu’au 27 septembre au Musée Géo-Charles (Échirolles)

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