Mardi 23 juin 2020 En réunissant Philippe Calandre et Sylvie Réno dans une exposition intitulée "Dédoublement(s) de réalité", plus que la simple question de la représentation, c’est celle de la reproduction que nous propose d’explorer l’espace Vallès.
Utopie inquiétante signée Philippe Calandre
Par Charline Corubolo
Publié Mardi 11 octobre 2016 - 4176 lectures
Photo : Philippe Calandre
In perceptivo
Espace Vallès
ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement
Des architectures fragmentées dans le réel de Philippe Calandre émane une étrange inquiétude. Utopie post-apocalyptique à l’ère industrielle, la vision de la société par l'artiste donne à voir un monde connu fictif, une illusion construite grâce à des photomontages. À découvrir à l'Espace Vallès.
Si l’humain semble avoir fui les univers funestes de Philippe Calandre, son spectre gris survole toutefois les architectures (ir)réelles, telle une présence responsable de cette catastrophe industrielle esquissée par les photomontages de l’artiste. Glanant des fragments de perspectives architecturales dans le fond photographique qu’il réalise au cours de ses voyages, Philippe Calandre reconstruit un monde nouveau fictif emprunt d’une réalité troublante.
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Le réel devient en effet ambivalent : les vues crépusculaires et l’architecture inscrite dans notre inconscient collectif se métamorphosent en illusion par une composition qui n’existe pas, teintée d’un camaïeu grisâtre comme extrait du film La Route de John Hillcoat.
Une perspective dévoyée
Par ces paysages industriels abandonnés, l’artiste propose une vision pessimiste de notre société, entre cauchemar et vanité humaine. Le béton et l’acier sont lissés par le grain flouté de la photographie, accentuant le trouble quant à la réalité de l’image. Lassé par l'espace terrestre, Philippe Calandre explore une nouvelle planète, offre une échappatoire à la Terre avec cette exposition in situ baptisée In perspectivo qui résonne avec le territoire. Le plongeoir de l’entrée évoque ainsi les Jeux Olympique de Grenoble en 1968, tandis que la série Kepler sillonne un monde parallèle.
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Une étrange fascination pour les paysages surréalistes et l’architecture se dégagent alors des photomontages de Philippe Calandre, questionnant notre propre rapport à l’espace contemporain, saturé d’usines. Des images sombres, tout en étant séduisantes par leur esthétique léchée, qui déploie une déambulation (extra)terrestre (in)connue, dans un futur glaçant.
In perceptivo
À l'Espace Vallès (Saint-Martin-d'Hères) jusqu’au samedi 29 octobre