De belles choses à voir… ou à revoir

Expositions / L'été est propice aux retrouvailles : si vous avez manqué une exposition ces derniers mois, on fait le point sur celles qui nous ont marqué au premier semestre. Avec une petite surprise en prime...

Sport

Voilà une exposition dynamique et pleine de tonus qui devrait permettre à certains de se remettre culturellement en forme après plusieurs mois à gober les écrans vautrés sur leur canapé… Au programme, de magnifiques corpus d’affiches : celles réalisées par tout un tas d’artistes de renom pour le tournois de Roland Garros ou encore celles de la Coupe du monde de football de 1982 attestant de la liberté retrouvée de la péninsule hispanique. Bref, artistes et graphistes rivalisent de créativité pour servir la communication d’événements sportifs. Un magnifique accrochage qui réunit des ensembles d’affiches historiques et dévoile le travail méconnu de la création de logotypes. De quoi se consoler de l’annulation (ou du décalage dans le temps) de certains des plus grands événements sportifs prévus cette année. Et, dans l’autre sens, on peut espérer que certains athlètes se mettront au dessin après avoir poussé la porte du Centre du graphisme !

L’art du sport
Au Centre du graphisme jusqu’au 31 décembre

Alcools

Mais oui, l’exposition L’ivresse des sommets est toujours en cours ! Une bonne nouvelle pour les retardataires qui l’auraient loupée ! On y découvre l’évolution de notre rapport aux alcools dont les vertus médicinales des origines ont peu à peu laissé place à une consommation de loisir, qui a atteint son apogée au début du XXe siècle. Le tout est agrémenté d’une scénographie qui plonge le visiteur dans un état d’ébriété culturelle favorable à la fascinante découverte de l’univers visuel propre aux liqueurs (affiches, étiquettes, bouteilles), ainsi qu’au travail remarquable des jeunes générations de distillateurs. Petite exposition est devenue grande : à l’origine, il y avait le projet de présenter les réclames et autres affiches chargées de faire la promotion des alcools locaux. Le sujet a été élargi : la proposition finale démontre avec brio comment ces boissons participent de l’histoire culturelle, sociale et industrielle de la région.

L’ivresse des sommets
Au Musée dauphinois jusqu’à fin novembre

Patrimoine

En plus de la douceur d’un système de climatisation optimal, le Musée de Grenoble propose cet été une très riche exposition qui devrait ravir les Grenoblois curieux de mieux s’imprégner de la singularité artistique de leur ville. Les autres, qui connaissent peut-être moins ce versant de la culture iséroise, devraient également s’en délecter. Grâce à un parcours aussi didactique que complet sur la scène artistique grenobloise du XIXe siècle, l’exposition offre un bel aperçu des tendances du siècle : romantisme, néo-classicisme, impressionnisme, réalisme... il y en a pour tous les goûts ! En prime, le visiteur en mal d’exotisme pourra passer tout ou partie de son après-midi à contempler la gigantesque vue sur les Gats de Bénarès, dont le peintre Tancrède Bastet excelle à révéler la luminosité singulière. En repensant au film que Renoir fils a consacré au Gange, on se dit alors que la boucle est bouclée…

Grenoble et ses artistes au XIXe siècle
Au Musée de Grenoble jusqu’au 25 octobre

Découverte

Ceux qui, bridés par les restrictions de déplacement, attendent de l’exposition de Minia Biabiany la touche d’exotisme qui pimentera leur été peuvent passer leur chemin. Pas question ici de servir la soupe, et même si Minia Biabiany interroge la culture antillaise, et son histoire, ce n’est pas à grand renfort de clichés mais plutôt par la dissémination d’indices qui servent de matière première à une installation-parcours ponctuée de vidéos poétiques. Libre de son parcours, le visiteur pioche des indices, opère des rapprochements dans un espace qui invite à prendre son temps, à se laisser bercer par le rythme poétique des vidéos et à naviguer parmi les entrelacs de mottes de terre. « Mon souhait est d’inciter à la déambulation et de mettre en activation les choses par le regard », explique l'artiste. Une œuvre qui, sous-tendue par un impératif désir de questionner l’Histoire, déploie une cohérence qui lui est propre. Idéal pour méditer.

J’ai tué le papillon dans mon oreille
Au Magasin des Horizons jusqu’au 26 juillet

Nature

Vous aimez les gros chats ? On a un bon plan à vous suggérer : cette expo du Museum de Grenoble rassemble de nombreux félidés susceptibles de satisfaire votre curiosité animalière. Tigre du Bengale, panthère des neiges, léopard de Perse, chat sylvestre… il y en a de toutes les tailles et origines, sous leur forme taxidermique. De quoi être dépaysé, à coup sûr, mais pas seulement : en pénétrant dans l’orangerie, le visiteur se retrouve ainsi nez à nez avec des animaux de nos contrées. De riches panneaux d’information lui apprennent ainsi que le lynx, qui a fait l’objet d’une chasse importante, avait complètement disparu du territoire français à la fin du XIXe siècle, avant de réapparaître au cours des années 1980 dans le Jura, via la Suisse. Plus cocasse, il découvre également qu’il y a plusieurs centaines de milliers d’années, nos ancêtres auraient pu croiser un lion des cavernes ou un jaguar européen lors d’une rando dans le Vercors. La suite du parcours permet aux curieux de rencontrer des félins vivant sur tous les continents (excepté l’Antarctique), à des altitudes et sous des climats variés. Cette seconde partie délivre elle aussi bon nombre de données intéressantes sur l’histoire et les caractéristiques individuelles et communes des espèces. Et c’est logiquement sur un volet "sensibilisation" que s’achève l’exposition.

Fascinants félins
Au Museum de Grenoble jusqu'à la fin de l'année

Éducation

Vite ! On profite de la réouverture de la Casemate pour découvrir (ou redécouvrir) cette exposition très sympa dédiée aux enfants de 3 à 6 ans, créée par la galerie Euréka de Chambéry. L’idée : permettre aux enfants de connaître les secrets de la montagne et de ses habitants de manière ludique et interactive. À travers plusieurs jeux et activités, répartis sur quatre espaces distincts, les enfants pourront ainsi appréhender les conditions de vie en milieu montagnard, mieux connaître la faune et la flore et apprendre comment protéger l’environnement. Après leur visite, ils auront également acquis quelques notions sur les dangers que la montagne peut aussi représenter. On est en plein dans la mission de la Casemate : inaugurée dès 1979, cette structure se donne pour objectif de répondre aux questionnements du très large public à propos de l’ensemble des disciplines scientifiques, tout en sensibilisant à la médiation, à l’expérimentation et à la découverte des innovations technologiques. Précision pour les parents – que l’on appelle aussi les gentils organisateurs – qui voudraient faire participer leurs marmots : l’expo Petits Monts et merveilles se visite le matin, sur réservation, tous les jours du mardi au vendredi. Deux créneaux horaires sont proposés, à 9h15 et 10h45.

Petits monts et merveilles
À la Casemate jusqu’au 24 juillet

Histoire

Plus que de simplement s'intéresser au sort des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale, l’exposition au musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère nous donne leur point de vue. Un parcours passionnant et nécessaire ! Souvent perçu comme une affaire d’hommes, le conflit mondial a de fait largement concerné les femmes, ce que le parcours chronologico-thématique de l’exposition a le mérite de mettre en avant à travers quatre sections : "Vivre et survivre", "Résister et combattre", "Les femmes déportées", "Les femmes et la Libération". On est immergé, dès le début du parcours, dans une cuisine vintage foisonnante de documents propices à révéler l’esprit d’une époque. Historiques autant qu’instructifs, parfois drôles ou consternants, d’autres documents exposés témoignent des rôles alors dévolus aux femmes, écartelées entre différentes injonctions contradictoires. Dans sa seconde partie, le parcours nous fait découvrir les engagements et les combats des femmes durant la guerre. L’exposition consacre un panneau aux collaborationnistes et une galerie de portraits aux résistantes dont le parcours remarquable est raconté sur des cartels. L’une des forces de l’exposition est de donner une place importante aux témoignages des femmes elles-mêmes. De quoi rappeler, notamment aux jeunes générations, la nécessaire vigilance à avoir quant à l’acquisition de certains droits !

Femmes des années 40
Au Musée de la Résistance jusqu’au 4 janvier 2021

Passé

On a eu l’info in extremis avant notre bouclage et on la relaie illico : centre d’exposition consacré aux projets urbains, la Plateforme accueille actuellement deux expositions d’inspiration historique. Il est ainsi proposé aux visiteurs de remonter le temps jusqu’à l’époque romaine pour découvrir et comprendre le passé de Grenoble, afin de mieux appréhender son présent et son (possible) futur de métropole. Une première exposition – intitulée Grenoble, vingt siècles d’histoire – démontre aisément que, depuis la cité romaine de Cularo, la ville que nous connaissons a connu de très nombreuses transformations au fil des époques. Au gré de ses envies, on passera ainsi de l’Antiquité au Moyen Âge (ou inversement), en traversant également d’autres temps comme la Renaissance, les années napoléoniennes ou le XXe siècle. Qui vit à Grenoble depuis les années 60 constatera que la ville s’est considérablement étendue lors de cette décennie – et notamment du fait de l’accueil des Jeux olympiques d’hiver en 1968. Simultané, le second événement organisé à la Plateforme s’intéresse au paysage et à l’image : l’occasion de vérifier que les cartes, dessins, gravures et photos livrent des informations intéressantes sur l’évolution des lieux et la connaissance du territoire. Tous ces documents permettent aussi de visualiser le paysage et aident à la planification de son évolution.

Grenoble à travers les âges
À la Plateforme jusqu’au 29 août

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