Présidentielle : la mobilisation sur le campus commence

Numéro étudiant / Au printemps 2017 aura lieu l'élection présidentielle. Si la campagne s’intensifie au niveau national, qu'en est-il du côté de Grenoble, et notamment des étudiants ? On est allés poser la question (et d'autres) à un chercheur, à des jeunes de gauche, et même à un étudiant de droite.

« Jean-Luc Mélenchon devrait passer sur le campus avant décembre. » C'est en tout cas ce qu'espère Amin Ben Ali, l'un des coordinateurs de Université Grenoble Alpes Insoumise, un groupe d'appui étudiant à la campagne présidentielle de JLM. Problème : « au vu du contexte local, il n'a pas très envie de venir » confie l'orateur de ce premier café politique où nous le rencontrons, organisé mardi 27 septembre à l'Espace vie étudiante. Comprendre : l'alliance entre Verts et Parti de gauche à Grenoble prenant l'eau, Jean-Luc Mélenchon ne désire pas trop se mouiller.

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Autour d'une bière et d'une cigarette, la dizaine de garçons (et une seule femme) discutent et échangent sur la candidature de « Jean-Luc ». On compte parmi eux des étudiants en droit ou à Sciences Po. Le groupe d'appui va intensifier son action sur le campus. Réunions, débats et conférences seront organisés dans les semaines à venir. Et les jeunes réfléchissent déjà aux manières d'attirer du sang neuf. Du genre : « Il faut amener de la nourriture, les mecs vont venir bouffer ! »

« L'intérêt pour les partis politiques de se positionner sur la jeunesse, c'est notamment pour les ressources humaines. Les étudiants ont plus de temps que le reste de la population pour tracter sur les marchés » donne comme exemple Simon Labouret, chercheur à l'Institut d'études politiques de Grenoble. En effet, UGA insoumise va se lancer dans la traditionnelle chasse aux parrainages. Les plus motivés comptent bien faire le tour des villages en Chartreuse afin de ramener des signatures pour leur champion. Une activité chronophage, mais vitale pour les candidats.

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« Sensibiliser les étudiants pour aller voter »

Cette course n'est pas encore lancée au MJS (Mouvement des jeunes socialistes) isérois, la primaire de gauche n'ayant pas encore eu lieu. « On a dans les cartons une grosse campagne pour la présidentielle, nommée ''Ma république c'est l'égalité'' », assure Clémentine Liogier, animatrice fédérale du MJS Isère. Une campagne qui se déclinera en 9 thématiques – lutte contre les discriminations, droit au logement, démocratie... Des rencontres sont aussi prévues avec les candidats à la primaire de la gauche. Mais comme elle se déroulera en janvier, il est encore tôt.

Les actions du MJS vont aussi porter sur la sensibilisation des étudiants. Comme l'explique Simon Labouret, « les étudiants sont souvent inscrits chez leurs parents, et non pas là où ils habitent. Parfois, ils ne sont pas en mesure de voter. » Du coup, les quarante membres actifs des MJS prévoient du porte-à-porte. Clémentine Liogier : « Comme pour les régionales, on s'apprête à sensibiliser les étudiants pour aller voter. On fait le tour des résidences universitaires du campus et de Grand'Place. » Un moyen de parler, dans le même temps, des procurations.

« Les étudiants sont la chasse gardée de la gauche »

Pour LR (Les Républicains), la primaire est lancée et s'approche à grands pas. Il ne reste que deux mois avant que les militants (et les autres) fassent leur choix. Alors chaque candidat prend position. Pour les soutiens de Bruno Le Maire, les étudiants ont activé leurs réseaux. « Des réunions sont organisées depuis février. On a eu 3 cafés-débats, en invitant des associations comme Coexister [mouvement de dialogue interreligieux – NDLR] » explique Stanley Paraison, étudiant à Grenoble école de management. Après une pause, examen oblige, il reprend du service. Avec sa quinzaine de militants, il s'apprête à tracter le contrat présidentiel de BLM, disponible depuis quelques jours. Le document, de près de 1000 pages, sera (heureusement) résumé en quelques phrases sur un tract.

Ce candidat de droite, très axé sur la jeunesse (voir son slogan « le renouveau, c'est Bruno »), ne compte pourtant pas particulièrement viser le campus. Simon Labouret : « Les étudiants sont la chasse gardée de la gauche. Dire que la droite veut séduire les étudiants, c'est comme imaginer les écolos chercher le vote des chasseurs. » Les habitudes ne devraient pas être trop bousculées sur le campus en 2017.

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