Faces

Il est dans l’aventure Johnny Staccato depuis ses prémices, et en scande les compos de sa maîtrise de flûtiste aguerri. Rencontre avec Sergio Zamparo, le plus syncopé des Barbarins. Propos recueillis par FC

Quelle est l’idée maîtresse derrière les représentations éparses du Johnny Staccato Band ?
Sergio Zamparo : Une sorte d’ironie sur l’image qu’on a tous de l’Amérique, ses super héros, ses mythes, des USA avant l’arrivée du libéralisme. C’est bien évidemment un grand hommage à John Cassavetes, pour le vent de liberté et de réalité qui anime son état d’esprit cinématographique. Et pour le côté épars, c’est vrai qu’on joue à une régularité assez misérable, mais en même temps ça reste dans le concept d’un vrai groupe alternatif. Une idée qu’on a eu il y a dix ans, qui a connu des changements, des évolutions, un petit bijou précieux dans lequel on aime se retrouver, où on se sent ouverts.

Vos dernières prestations étaient des shows à part entière, avec notamment beaucoup de jeux de lumières et de vidéo. Quel est votre parti pris pour les trois concerts au 145 ?
On a appelé ça le Syncopated Club. Le principe est de plonger dans une situation paradoxale et intemporelle, en recréant une sorte de jazz-club à l’américaine, où l’entrée se fera par la porte de service, il y aura un espace de bar où les gens pourront faire des allers-retours avec la scène, on sera à deux mètres du public… Ce sera peut-être moins carré mais ce sera plus humain. On voulait retrouver une certaine intimité trop absente des lieux où l’on va maintenant pour écouter du jazz ou de la musique classique. Les petits clubs de jazz sont en train de disparaître, l’interdiction de fumer dans les bars va tomber, bientôt on ne pourra même plus y boire… On revient malgré nous, avec notre vision du “Smuggling Jazz“, à un jazz des origines lié au gangstérisme…

Vous faites un peu les Al Capone locaux, vous fournissez aux Grenoblois ce dont ils ont envie…
J’en sais rien, j’espère… Cette idée est due aussi à l’urgence dans laquelle on en vient à bosser, en utilisant les moyens du bord. Mais le plaisir, l’envie de s’exprimer l’emporte, et l’échange plus fort avec le public aussi.

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