The limits of control

Né sur les cendres du son trip hop, Archive assume pleinement son identité rock progressif, comme peuvent en témoigner les quatre phases du projet Controlling Crowds. Entretien avec Darius Keeler, l’un des membres fondateurs de la formation. Propos recueillis par François Cau

Petit bulletin : L’atmosphère musicale de Controlling Crowds est vraiment ambivalente, diriez-vous qu’on est dans du pessimisme léger ou de l’optimisme sombre ?
Darius Keeler : Parler de pessimisme me semble un peu trop poussé, c’est vrai qu’on explore des ambiances très sombres mais on n’évacue pas tout espoir pour autant… C’est aussi pour ça qu’on a cherché, tant dans les musiques que dans les paroles, à rendre la montée finale aussi puissante. Donc je parlerais plutôt d’optimisme sombre !Comment s’est présentée l’opportunité de travailler de nouveau avec Rosko John (l’une des premières voix d’Archive sur l’album Londinium, NDLR) ?
Très honnêtement, il me manquait. On avait démarré l’aventure Archive ensemble, avant de suivre des voies séparées pendant plus de dix ans, et je n’avais pas connu depuis de collaborations similaires. Avant de commencer le travail sur Controlling Crowds, on lui a donc passé un coup de fil, il s’est avéré qu’il était disponible, et on s’est mis à bosser, en écoutant notamment toutes les chansons d’Archive pour qu’il puisse cerner nos évolutions. Controlling Crowds, avec son univers et ses thèmes récurrents, est en quelque sorte votre premier concept album. Mais on sent que la tentation est grande sur vos albums précédents…
Depuis Londinium, qu’on avait à la base envisagé sous cet angle, c’est effectivement une piste qu’on veut explorer. Mais on s’est vite aperçus que plus on réfléchissait à la façon d’organiser nos idées dans un sens précis, de pousser dans le concept en l’intellectualisant, et plus les chances d’échouer se précipitaient. Quoi qu’il en soit, cette idée marque nos méthodes de composition, on essaie systématiquement de créer des disques à l’atmosphère homogène. Notre but n’a jamais été de faire des albums avec les dix morceaux traditionnels, mais plutôt de raconter des histoires. Vous avez passé plus de deux ans à écrire les trois premiers mouvements de Controlling Crowds, regroupés dans le premier album, et juste un mois sur le quatrième…
Bon, c’est sûr qu’on était contraints par le temps, si on voulait sortir ce disque, il fallait qu’il soit prêt dans le délai originellement imparti. Après, on s’est retrouvés dans une belle dynamique, ce travail dans l’urgence a amené des éléments plus spontanés qui restaient cohérents avec les pistes précédentes, je pense que ça s’entend et c’est ce qui amène l’aspect plus positif du projet dont on parlait. Ce sont deux énergies complémentaires.Vous déclarez en interview que le son d’Archive a réellement trouvé son identité à partir de votre troisième album, You all look the same to me, mais vos fans français ont une affection particulière pour votre premier opus, Londinium… ça vous dérange ?
J’ai changé d’opinion sur le sujet… Londinium et You all look the same to me fonctionnent sur des énergies différentes, mais ils ont été conçus à des époques spécifiques ; j’aime bien les réécouter pour me replonger dans l’ambiance de ces périodes. Après toutes vos années d’activité, définiriez-vous Archive plutôt comme un groupe ou comme un collectif ?
Un collectif, définitivement. Ce qui participe à l’évolution de notre son vers une orientation beaucoup plus marquée vers le rock progressif. En 2003, vous accomplissez le rêve de vos fans en signant une bande originale de film. Malheureusement, il s’agissait de celle de Michel Vaillant, une œuvre loin d’être mémorable…
Un film atroce, oui. … est-ce que ça n’a pas été frustrant ?
Pas vraiment. On a été ravi de travailler dans d’autres conditions que celles d’enregistrement de nos albums, on est plutôt satisfaits du boulot accompli vu le timing très serré de composition. Mais c’est sûr que si l’opportunité se représente, on sera beaucoup plus vigilants quant à la qualité du film sur lequel on sera amené à travailler. Comment transposez-vous Controlling Crowds sur scène ?
C’est très… massif (rires). On a essayé de coller au message original et de le retranscrire sur scène de la façon la plus évocatrice et puissante possible, en adaptant les arrangements dans ce sens. Archive
Jeudi 28 janvier, au Summum

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