War zone

Fusion brutale comme il faut entre rock et hip hop, le collectif Zone Libre passe par chez nous pour un concert qui risque bien de déchaîner la Bobine. FC

Zone Libre, c’est une formation à géométrie variable, dont les MCs ont pu changer, mais dont la ligne conductrice reste la même : fédérer rock et rap en une même énergie musicale, rageuse si possible, merci. A l’origine du combo, on trouve le guitariste Serge Teyssot-Gay, connu pour ses activités au sein de Noir Désir puis pour ses différents projets en solo, au sein d’autres groupes, avec l’écrivaine Lydie Salvayre ou le comédien Denis Lavant. Le musicien se prend tout d’abord d’envie de créer un groupe de free rock avec le guitariste Marc Sens et le batteur Cyril Bilbeaud. Au fil de leurs premiers contacts musicaux, ils décident d’associer leur recherche sonore, brute de décoffrage, à un phrasé hip hop militant, revendicatif, qui appuierait la puissance de leur son. Pour ce faire, ils contactent deux fines plumes du rap français, Hamé, du groupe La Rumeur, et la spectaculairement bourrine Casey. Tout le monde trouve rapidement ses marques et un premier album, L’Angle mort, sort en 2009. Suite au départ de Hamé vers de nouvelles aventures, le rappeur B.James du collectif Anflash (monté par Casey) prend la relève, et participe au second disque de Zone Libre, Les Contes du Chaos. Ennemis de l’ordre
Enregistré dans des conditions live, ce récent opus ne fait absolument aucune concession par rapport à son prédécesseur ; il le surpasse même en noirceur, état des lieux lucide, cru mais pas désespéré de notre société. Les rockers installent une ambiance à la colère sourde, au doux fumet d’apocalypse permanente. B.James s’acquitte de sa gageure – succéder au brillant Hamé – avec les honneurs, et Casey s’impose une nouvelle fois comme une artiste majeure d’une scène rap française sinistrement skyrockisée. Artiste entière, qui se fout de ses origines ou de son sexe et fait «du rap pour revendiquer, comme le zouk est fait pour zouker», elle scande d’un flow traînant des lyrics à la violence graduelle, à la poésie sauvage, pleine de rimes souvent forcées mais qui s’emboîtent de façon quasi surnaturelle. Bien évidemment, le groupe est à voir avant tout sur scène, histoire de se prendre en pleine face un son agressif et militant. Comme le déclarait Casey en interview, l’époque est intéressante parce qu’elle refuse la tiédeur, on appuie soit sur le frein, soit sur l’accélérateur. Vous l’aurez deviné, Zone Libre n’est pas du genre à freiner. Zone Libre + Ortie
Dimanche 24 avril à 20h30, à la Bobine

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