La classe Marianne Faithfull

C’est le mois des légendes : après Patti Smith il y a trois semaines, c’est la romanesque Marianne Faithfull qui débarque à Grenoble. Un grand bout de l’histoire du rock.

Au cours d’une interview accordée aux internautes du magazine Télérama en 2008, quand on lui demandait quel artiste actuel elle préférait, Marianne Faithfull répondait Amy Winehouse. « Elle est la plus talentueuse chanteuse du moment. » L’assertion semblait évidente ; la filiation tout autant, malgré le manque de recul à l’époque sur la carrière incertaine de la jeune Britannique.

Puis Amy Winehouse est morte : fin juillet, lors d’un concert en Italie, Faithfull lui dédicaçait alors une reprise de Sing me back home (Before I die). Quand on connaît l’histoire de Faithfull, le parallèle est troublant : Winehouse ressemblait à Faithfull, et pas que musicalement. Mais celle qui s’est éteinte à 27 ans n’aura pas eu la résistance de son aînée, qui elle, est revenue de tout, de la toxicomanie au cancer du sein, en passant par l'hépatite C… et même de Mick Jagger, son Blake Fielder-Civil à elle.

Redemption songs

Flash back. Née à Londres en 1946, Marianne Faithfull se lance rapidement (avant même d’être majeure) dans la musique, via des reprises folk jouées dans différents bars. Et c’est justement lors d’un de ces concerts qu’elle rencontre l’équipe des Rolling Stones : Keith Richards et – surtout – Mick Jagger (qui deviendra un temps son amant) lui écrivent alors le très fort As Tears Go By, premier d’une longue série de succès. Durant ces mêmes années 1960, outre le fait qu’elle commence à flirter avec diverses drogues (Sister Morphine), elle se lance dans le cinéma (Made in USA de Godard par exemple) et le théâtre.

S’en suivent des années 70 très difficiles, jusqu’à son grand retour en 1979 avec l’album Broken English, qui renferme l’inusable et très new wave The Ballad of Lucy Jordan. La période d’après sera celle de la rédemption à coups de prises de conscience et autres cures de désintoxication. Depuis, elle gère sa carrière différemment, en s’entourant judicieusement, notamment sur le splendide Before the Poison (2004), coécrit par PJ Harvey, Nick Cave et Damon Albarn. Horses and High Heels, son dernier album en date, est tout en velours, la grande dame gardant son aura de gardienne du temple. Et, à l’écoute, on ne peut s’empêcher de se demander si Amy Winehouse aurait ensuite pu prendre la relève.

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