Hugh Coltman : « La mélodie est la clé »

Quatre ans après "Stories from the safe house", Hugh Coltman vient de sortir "Zero Killed", son deuxième album solo. Et fera cette semaine une escale à Fontaine, le temps d'un concert. Rencontre avec ce britannique très francophile. Propos recueillis par Guillaume Renouard

Les mélodies entraînantes, un brin mélancoliques, et la voix suave du premier album sont demeurées intactes. Mais pour Zero Killed, Hugh Coltman ne s'est pas contenté de surfer sur son précédent succès. Il ose, innove, introduisant de nombreuses parties plus rythmiques. « J'ai eu la chance de travailler avec un très bon batteur, ça m'a sans doute influencé.... J'ai aussi beaucoup bossé sur les arrangements : je tenais à faire quelque chose de plus riche, mais aussi plus doux. J'ai été très influencé par le titre Eleanor Rigby des Beatles

Une influence parmi tant d'autres : Hugh Coltman aime mêler les genres et refuse de se laisser enfermer dans un style. « J'ai été marqué par le blues, avec BB King, Bobby Blue Band et Otis Redding... Des artistes qui me font vibrer depuis que j'ai découvert la musique, par la soul, notamment Stevie Wonder et Ray Charles, mais aussi par la musique de mon enfance, les Beatles. Surtout McCartney : son album Chaos and creation in the backyard est un chef-d’œuvre. C'est si mélodieux... La mélodie est la clé. C'est ce qui me vient en premier quand je compose. Dès que je l'ai, je sais que je tiens quelque chose. Tout le reste vient après. »

French boy

Si Hugh Coltman puise son inspiration auprès des plus grands, il la trouve aussi... dans son mode de vie. « Je vis à Paris depuis une dizaine d'années. C'était juste après m'être séparé de mon premier groupe [The Hoax – ndlr]. Je suis venu avec une amie, j'avais prévu de ne rester qu'un an pour apprendre le français, puis de rentrer en Angleterre monter un nouveau projet... Mais la vie en a décidé autrement. J'ai rencontré des gens, je me suis attaché à la ville. Et désormais, quand je fais écouter ce que je fais à mes amis anglais, ils me disent toujours "ha, c'est drôle, ça sent la France !". Personnellement, je ne m'en rends pas vraiment compte, mais la musique que j'entends à la radio et dans la rue influe sur mon travail. »

D'ailleurs, que donne la scène française actuelle, vue d'outre-Manche ? « Il y a des trucs vraiment super ! J'aime beaucoup Mina Tindle, c'est très créatif, très vif. Babx aussi, ses textes sont extrêmement puissants... Et puis Tahiti Bob... Bref, il y a plein de choses. C'est assez différent de la scène britannique, où l'on a tendance à concevoir des trucs plus bruts, plus rock aussi... »

« Une chanson a trois vies »

Si son dernier album est le fruit d'un gros travail en studio, Hugh Coltman accorde aussi une grande importance à la scène. « Selon moi, une chanson a trois vies. La première, c'est quand on conçoit la chanson, on est tout excité par le processus de création. La deuxième, c'est en studio, quand on essaie de trouver l'habillage du morceau, son ADN... Et enfin, la troisième, c'est sur scène, on revit la chanson. Une fois enregistrée en studio, c'est fini, on n'y touche plus, et il n'y a que sur scène qu'on a alors la possibilité de la ressusciter, la retravailler, réarranger... »

Des performances scéniques qui permettent aussi de toucher directement le public. « C'est là que je montre que je m'investis dans ce que je fais. Avec internet, la musique est devenue, pour toute une génération, quelque chose d'accessible n'importe quand et en un seul clique. Gratuite, banale, et donc sans valeur. Alors qu'elle prend une place de plus en plus grande dans nos vies... C'est pourquoi il est très important que les gens viennent aux concerts. La musique y retrouve son caractère exceptionnel, et les gens voient tout le travail qu'il y a derrière la création. Et puis si les musiciens ne gagnent pas leur vie, il n'y aura plus de musique... »

Hugh Coltman, le jeudi 20 décembre à la Source, Fontaine.

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