Adrien Gallo : « Les BB Brunes sont musicalement plus métissés qu'avant »

BB Brunes + Roch voisine + Christophe Willem + Manau + Ether + Mademoiselle K + Adeion

Château du Passage

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Concert / Depuis dix ans, les BB Brunes naviguent dans le vaste monde du pop-rock en français avec, dans leurs valises, tout un tas de tubes très efficaces estampillés "baby-rockers". Alors qu’ils passent par la Belle électrique dans le cadre de la tournée de leur dernier album "Puzzle", on a discuté avec leur leader Adrien Gallo.

Comment ont évolué les BB Brunes en 10 ans ?

Adrien Gallo : Notre musique a évolué de manière assez radicale. Quand on compare entre le premier et le dernier album [Puzzle, sorti en septembre 2017 – NDLR], il y a quand même pas mal de changements dans les arrangements, dans la manière que l’on a d’approcher la musique… Le premier était très brut, alors que le dernier est plus produit, plus réfléchi entre guillemets.

Et puis au niveau des influences, on s’est élargis. À l’époque, on était influencés par des groupes comme les Strokes, les Libertines, les Clash ; maintenant, on est autant influencés par le hip-hop que l’électro ou la variété française. Aujourd’hui, on assume d’ailleurs vraiment cet héritage variété française que l’on a toujours eu, avec des gens comme Michel Berger, Alain Bashung, William Sheller, Michel Delpech… On peut donc dire qu’on est musicalement beaucoup plus métissés qu’avant.

Ce côté variété française se ressent pleinement dans votre volonté, assumée dès le départ, de chanter en français et non en anglais…

Ça a été une manière de nous démarquer à l’époque où très peu de gens chantaient en français. Et puis je ne serais jamais arrivé à m’exprimer aussi bien en anglais qu’en français, à aller aussi loin dans les doubles sens… Sur la forme, je m’amuserais beaucoup moins en anglais.

Lors des dernières Victoires de la musique, vous avez participé au medley en hommage à Étienne Daho. C’est également l’une de vos références ?

C’est une inspiration, comme il est vraiment dans ce métissage-là de la musique. Il a une sorte de classe naturelle, il a toujours fait les bons choix, a su rester intègre. C’est un vrai esthète, et je me reconnais un peu dans son approche musicale – il m’a d’ailleurs souvent conseillé.

Vous dites qu’en dix ans, votre musique a évolué. Pourtant, on vous rattache encore parfois, avec condescendance, à une musique jugée adolescente...

Oui, et je vis ça plutôt bien, comme c’est arrivé à énormément d’artistes et que ça fait partie du jeu d’être parfois étiqueté. Je pense que le temps aidera à ce que cette vision qu’ont certains change. D’ailleurs, elle commence déjà à changer : notre public est beaucoup plus large qu’à l’époque. On s’en rend compte en concert : il y a de tous les âges et ça, ça fait extrêmement plaisir.

Après, pour moi, la musique doit être adolescente, doit partir de ce sentiment-là parce que l’adolescence est ce qu’il y a de plus proche de la musique pop.

Vous pourriez chercher à vous débarrasser de cette étiquette, en sortant par exemple des morceaux aux paroles plus politiques…

Non, surtout que quand j’écoute de la musique, j’ai personnellement envie de m’évader plutôt que de me ramener à une réalité. Et je n’ai pas envie d’agir en fonction de ce que les gens disent : j’écris sur ce qui me plaît, ce qui me parle, et voilà !

BB Brunes (+ Quai d'Orsay en première partie)
À la Belle électrique vendredi 23 février à 20h


Amour toujours

Un malentendu entoure les BB Brunes depuis leur apparition sur la scène musicale française il y a dix ans avec des tubes comme Le Gang et Dis-moi : non, la bande d'Adrien Gallo n'est pas qu'un boys band rock pour ado en fleur. C’est un groupe certes "de jeunes" (Adrien Gallo n’a pas encore trente ans) mais à la plume affûtée et aux mélodies efficaces, même si tout ça reste dans un style très pop centrée sur les affres de l’amour – « Tu me plaques comme une affiche au mur / J’porte plainte pour coups et blessures / J’étais à deux doigts de finir fou de toi » dans leur Coups et Blessures sorti en 2012.

Et ce n’est pas Puzzle, le dernier album en date du quatuor (un titre censé matérialiser leur ouverture musicale) et ses titres comme Éclair éclair, Pyjama ou Origami qui vont changer la donne : comme il nous l’a expliqué en interview, Adrien Gallo, revenu d’une très chouette aventure solo (l’album Gemini en 2014), fait de la musique non pas pour changer le monde, mais pour être, comme il le chante sur Bora Bora, « Ta tour de Pise qui ne penche pas / Ton pull-over en alpaga / Ton Impala qui ne roule pas ». Libre à chacun de répondre ou non à ses avances.

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