Mulatu l'Éthiopien

Mulatu Astatke

La Belle Électrique

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Concert / Reconnu tardivement comme le maître de ce trésor longtemps semi-caché que fut la folie éthio-jazz, Mulatu Astatke jouit aujourd'hui d'une reconnaissance aussi mondiale que méritée. Et c'est en légende vivante qu'il se présente à la Belle électrique dans le cadre des Détours de Babel.

Si l'on considère que Mulatu Astatke est le fondateur – disons le pionnier – de l'éthio-jazz, alors il faut savoir que cette révolution de la musique est-africaine que les compilations Éthiopiques ont ressorti de la malle au trésor au tournant des années 2000 a débuté à des milliers de kilomètres d'Addis-Abeba. Là où, au cœur des années 1960, tout se passait ou presque en matière d'avant-garde.

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C'est que le dénommé Mulatu était "américain" depuis belle lurette puisque, après un passage par Birmingham pour des études d'ingénieurs rapidement abandonnées et le Trinity College of Music de Londres, le percussionniste fut le premier africain à intégrer le célèbre Berklee College of Music, le Harvard de la création musicale. La rencontre avec l'univers de Duke Ellington le conduit alors à s'interroger sur la pertinence d'un mariage entre les musiques occidentales (le jazz bien sûr, mais aussi la soul et la musique latine) et les nombreuses traditions musicales éthiopiennes.

Swinging Addis

À l'époque, tous les grands musiciens africains (comme Fela Kuti, le père de l'afrobeat) sont à New York. Et c'est depuis la Grosse Pomme que l'Éthiopien pose les bases, en 1966, d'Afro-Latin Soul volumes 1 & 2, pierre angulaire de ce qui deviendra ensuite le son...d'Addis-Abeba. Astatke y adapte ici un chant guerrier éthiopien en espagnol ; là opère le mariage de la musique éthiopienne et du rhythm & blues ; plus loin souligne les points communs entre musique latine et musique africaine, posant les bases du groove abyssinien...

L'essai sera ensuite transformé avec Mulatu of Ethiopia en 1972 (histoire de rappeler d'où vient le maître). Ce n'est pourtant que tardivement qu'il parviendra à une notoriété mondiale avec la sortie de la précitée collection Éthiopiques parue chez Buda Musique et par l'entremise du mélomane Jim Jarmusch qui, en 2005, convoque deux titres du musicien sur la BO de son Broken Flowers.

En 2013, Mulatu Astatke publiait Sketches of Ethiopia, nouvelle démonstration de son génie artistique, avant que ne soit réédité, par le label Strut, Mulatu of Ethiopia et, l'an dernier, les deux volumes d'Afro-Latin Soul. Consécration tardive mais désormais irréversible pour le maître du "Swinging Addis".


Mulatu Astatke
À la Belle électrique vendredi 5 avril à 20h

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