Street art : à Lyon, le festival Peinture fraîche fait fusionner créativité et technologies

Cette deuxième édition du festival Peinture Fraîche (à voir jusqu'au dimanche 1er novembre) vaut bien le déplacement jusqu’à Lyon : nouvelles technologies, profusion d’œuvres et supports, parcours renouvelé sont au rendez-vous. La visite convoque la réalité augmentée et ravira les amateurs de street art.

Malgré la crise sanitaire, la grande célébration lyonnaise du street art a bien lieu ! Le tour de force opéré par la deuxième édition de Peinture fraiche réside dans sa capacité à convoquer les nouvelles technologies. Les fresques, photographies et installations de PF Juin, Brusk, Bond Truluv, Aheneah, The Blind, Soda, Alber One, El Pez, Cart›1, Ben Eine, Adam Fujita, Astro, Mars Yahlet de 9e Concept sont soumises à une double lecture : celle qui est possible à l’œil nu et celle opérée grâce à son smartphone ou à un visioguide délivré par le festival. Peinture Fraîche permet ainsi aux artistes d’explorer de nouvelles possibilités créatives. Du mariage de la technologie et de l’art naît une capacité à s’émerveiller.

Ce n’est pas tout : avec l’artiste argentin Spidertag, on met de côté la réalité augmentée au profit de la lumière et d’un nouveau type de fresque murale. Faite de câbles de néons flexibles, son installation apporte une respiration. Idem du côté de l’œuvre interactive d’Antonin Fourneau, qui permet d’appréhender le pinceau d’une façon inédite en composant des messages et dessins éphémères sur un mur de LED.

Récits de circonstance

La Halle Debourg se peuple de récits qui sont autant de miroirs à l’actualité. Le Bart Simpson d’Adam Fujita baisse son short et provoque l’Amérique qui se replie. L’installation d’Aheneah s’apprécie dans un temps suspendu, sur le fil d’une représentation de femme qui rêve d’un avenir meilleur pour ses semblables. Du côté du Lyonnais By Dav’, le ton est incisif : un orang-outan déguste la pâte à tartiner coupable de la déforestation de son habitat, une famille regarde son avenir tapissé de bombes atomiques tandis que Trump, Poutine et Kim Jong-un portent des masques chirurgicaux comme des œillères. Plus loin, les installations de Green traduisent l’espoir que le nouveau dogme écologique domine un jour nos quotidiens.

Là où l’édition 2019 se révélait quasiment d’un bloc, la visite du second volet est morcelée en une multitude d’espaces, permettant de se faufiler dans l’univers des artistes. L’installation de containers accueillant l’Artshow, autrement dit l’exposition d’œuvres sur divers supports, met en valeur la volonté de l’équipe de promouvoir les artistes urbains et leurs travaux d’atelier. Les artistes locaux programmés l’an passé ont été invités : Big Ben, Ememem ou Yandy Graffeur sont venus. On s’arrête aussi devant les dioramas du Grenoblois Okyel, des décors miniatures de scènes urbaines qui vont à contre-courant de la course au gigantisme que connaît le street art. Autre proposition : les photographies de Mars Yahl, qui reproduit les peintures classiques en y substituant les éléments originaux par des graffeurs et leur arsenal de bombes, de canettes entamées et de masques de protection de chantier. Que de découvertes possibles !

Peinture Fraîche. À la Halle Debourg (Lyon 7e) jusqu’au dimanche 1er novembre. Un festival coorganisé avec le Petit Bulletin.

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