ZZZzzz…

La saison précédente, pour évoquer le spectacle Sous le volcan du Flamand Guy Cassiers, nous évoquions l’hermétisme du rendu et l’ennui poli ressenti en assistant à la représentation. Avec L’Homme sans qualités I, premier volet d’une trilogie à venir, nos bonnes manières voleraient presque en éclats si l’on n’avait pas cette retenue propre aux spectateurs trop bien éduqués. Car malgré une scénographie toujours passionnante et un travail d’acteurs remarquable (Guy Cassiers est l’un des plus grands metteurs en scène contemporains, là-dessus tout le monde s’accorde), cet Homme sans qualités I tourne dramatiquement à vide, ne nous embarquant jamais dans ses contrées les plus obscures et reculées. Par le biais de l’adaptation du roman monstre de l’Autrichien Robert Musil, considéré comme l’une des œuvres les plus importantes du XXe siècle (bien qu’elle soit inachevée), on assiste à la déliquescence d’une société viennoise trop occupée à donner le change à la veille de la Première Guerre mondiale, sans néanmoins comprendre où Cassiers souhaite aller 3h30 durant – malgré pourtant l’évidence du propos de Musil. Dommage. Car de cette satire politique de l’Autriche du début de XXe siècle, Cassiers aurait pu sortir une proposition forte sur des hommes et des femmes en perdition, comme il sut le faire très justement avec sa Trilogie du pouvoir présentée en 2008 à la MC2. Au lieu de ça, il nous assomme un bon coup, mais avec l’élégance de ceux qui savent à merveille ce que sont les arts de la scène – le travail avec la vidéo est, comme toujours, sublime. C’est déjà ça. AM

L’HOMME SANS QUALITÉS I
Mardi 23 et mercredi 24 novembre, à la MC2.

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