Le Professeur Rollin : « Libérons la parole »

Le professeur Rollin se rebiffe

L'Heure Bleue

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Humour / Le Professeur Rollin se rebiffe dans un nouveau spectacle savoureux où l’humoriste adepte de l’absurde élargit son champ d’action, quitte à déstabiliser ses plus grands fans (comme nous). Ça méritait bien une interview.

Comme du temps de la fameuse série Palace, le Professeur Rollin a toujours quelque chose à dire. Sauf qu’aujourd’hui, il se confronte à d’autres sujets vu que « les temps changent » comme il l’écrit dans la note d’intention de son nouveau spectacle…

François Rollin : Le Professeur Rollin vit avec son temps, depuis toujours. C’est très fort de sa part d’ailleurs. Comme le temps a un peu changé, on est devenus plus sérieux et lui aussi du coup. Il reste toujours aussi loufoque mais il s’intéresse à des choses plus "touchy" comme disent nos amis d’outre-Manche…

Des choses plus "touchy" qui vont à l’encontre d’une certaine "bien-pensance" actuelle que le Professeur déplore…

Oui, il n’aime pas trop cette idée de bien-pensance parce que c’est l’interdiction de penser en liberté, parce qu’on est constamment suspecté de mauvaises intentions par des gens qui, eux, se déclarent à l’abri de tout soupçon. Alors que quand on fouille, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas si purs que ça et qu’on est peut-être même plus purs qu’eux ! Cette bien-pensance qui consiste à diviser la France en deux avec, d’un côté, ceux qui pensent bien et travaillent à France Inter et Libération et, de l’autre, tous ceux qui pensent mal, ça ne plaît pas au Professeur Rollin. Et à moi non plus d’ailleurs !

Concrètement, dans son nouveau spectacle, le Professeur répond à diverses questions sur des sujets saugrenus (le paprika par exemple) comme sur d’autres plus sensibles – l’islam ou l’homosexualité…

Les questions se mélangent, avec oui, des saugrenues, et d’autres plus sérieuses qui évoquent des problèmes sociétaux comme on dit… Des thèmes sur lesquels la bien-pensance a un train de retard. Car maintenant, qui est-ce qui parle le plus librement de l’homosexualité et qui est-ce qui fait le plus de plaisanteries là-dessus ? Ce sont les homosexuels ! Aller se révolter contre l’homophobie supposée du premier venu, c’est plutôt un vieux combat. Donc, s’il y a un petit message qui passe, à part la drôlerie du spectacle, c’est : libérons la parole et ayons droit de dire ce que l’on veut, quitte à être contredit ! Laissez-nous parler sans nous accuser d’entrée de jeu de mauvaises pensées que nous n’avons pas.

Sur le papier, le Professeur semble avoir le même discours que certaines personnalités on ne peut plus contestables ; même si, sur scène, il tient à s’en démarquer, comme il le fait avec Zemmour…

Dès que quelqu’un dit que le problème d’immigration lui pose un souci, on lui rétorque : ça y est, tu fais partie de la clique à Zemmour. Bah non, ce n’est pas vrai. On peut se poser des questions sur l’immigration ou sur l’islam sans être d’extrême droite. L’important, c’est quelles réponses on apporte, pas quelles questions on pose. Effectivement, Zemmour sert d’épouvantail à toute une série de gens. À titre personnel, il n’a pas ma sympathie intellectuelle mais il n’a pas de sang sur les mains, il faut savoir raison garder !

Pour finir, il y a aussi un côté très à la mode à taper sur la bien-pensance. La preuve avec le très bon accueil reçu par le spectacle, même dans certains journaux qui pourraient pourtant se sentir visés par le discours du Professeur !

Ça prouve qu’il y a quelque chose de rassembleur dans ce que le Professeur dit. Il ne condamne personne, il invite juste ceux qui avaient un peu rapidement condamné leurs semblables à plus de tolérance et d’indulgence. C’est un spectacle qui veut plus la paix que le conflit.

Le Professeur Rollin se rebiffe, vendredi 2 octobre à 20h, à l’Heure bleue (Saint-Martin-d’Hères)

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