Maylis de Kerangal
Pour son livre « Jour de ressac ». Une doubleuse de cinéma est sommée par un inspecteur de police de rejoindre Le Havre au plus vite, car un cadavre a été retrouvé sur le rivage, avec dans ses poches un ticket de cinéma avec son numéro de téléphone dessus.
Notre avis : Jour de ressac est une journée de flashbacks, qui dessinent en creux le portrait d’une femme, qui croit reconnaitre un amour d'adolescence, et puis aussi le portrait d’une ville, Le Havre. Rasée à la fin de la guerre (des chapitres en font le récit saisissant), aujourd’hui l’un des plus grands ports d’Europe, et comme tous les grands ports, plaque tournante du narcotrafic. Dans Jour de ressac, on est enveloppé par un vocabulaire-univers nautique, architectural, industriel, emprunté à la guerre, au polar, un champ lexical dur, métallique, contrasté (car tout est affaire de contraste) par la poésie du paysage (à l’horizon, la mer) et l’humanité des personnages.