Garth Ennis & Goran Parlov / Steve Dillon
Panini Comics
Adepte d’ultra-violence exacerbée à tous les étages, de sexualité crue et déviante, et de scénarios cruels et désenchantés peuplés d’ordures abominables, Garth Ennis détonne dans le petit monde des super-héros en cape bardés de problèmes existentiels, et joue le rôle du méchant infréquentable avec un plaisir évident. Et quel meilleur personnage pour exploiter ces travers avoués et assumés que celui du Punisher, anti-héros hardcore voué à l’extermination pure et simple de toute forme de criminalité sur la planète ? Dans ce 8e volume, l’homme en noir trouve un ennemi à sa hauteur en la personne de Barracuda, tueur à gage sadique et monstrueux employé par une multinationale dégénérée basée à Miami pour couvrir ses exactions meurtrières. Mais sa haine farouche de tout ce qui se rapproche de loin ou de près du politiquement correct, Ennis l’exploite également dans des récits d’une plus grande ambition, comme le démontre le 2e volume de sa série-phare Preacher, dans laquelle l’auteur traite frontalement avec les sujets qui n’apparaissent habituellement qu’en arrière-plan de ses récits. Aborder les thèmes de la religion, de la famille, de la rédemption dans une bande dessinée mettant en scène un prêtre défroqué ayant fusionné avec une créature mystique, et traquant Dieu accompagné de sa compagne criminelle et d’un vampire alcoolique n’est de toute évidence pas à la portée de tout le monde, mais Garth Ennis remporte le pari haut-la-main. DG
