Lyon BD Festival ne coince pas la bulle

Bande dessinée / Jouissant d'un vivier d'auteurs de bande dessinée parmi les plus prolifiques du pays, Lyon a renâclé à se doter d'un salon à la hauteur de cette spécificité. Mieux vaut tard que jamais, surtout qu'en à peine cinq ans, le Lyon BD Festival s'est imposé, à une doléance près, comme l'un des plus complets dans son domaine. Benjamin Mialot

Quand on arrive au Festival International de la bande dessinée d'Angoulême, deux choses vous sautent au visage tel un facehugger en quête d'un hôte où implanter un alien éclateur de thorax : la densité de la foule et la surabondance de stands mercantiles. De là à dire que la grand-messe du neuvième art se résume à de l'attente et des dépenses, il n'y a qu'un pas que l'on franchirait allègrement si ses organisateurs ne faisaient pas de leur mieux pour tempérer la course aux dédicaces. Expositions, projections, rencontres, tous les moyens sont bons et les instigateurs du Lyon BD Festival l'ont également bien compris ; leur cinquième mouture s'annonçant aussi festive que riche de débats. À cette occasion, on s'attachera notamment à goûter les fruits de la rencontre du théâtre d'improvisation et du dessin, dans le cadre du spectacle Entre quatre planches. Dans un autre registre, on vous conseillera l'exposition consacrée à la méconnue scène hongroise, celle qui mettra en lumière le réalisme ciselé du Chinois Nie Chongrui et l'avant-première des Petits Ruisseaux, adaptation cinématographique de la tendre et impertinente évocation éponyme de la vieillesse par Parscal Rabaté.La ligne est claire mais il manque une case
Ce n'est là qu'une petite partie des réjouissances, la programmation régulière et celle du Off regorgeant d'entrées. Au-delà de leurs qualités et tares respectives (comme le focus sur les très inégales productions Bamboo) toutes deux ont pour mérite de faire la part belle à l'ensemble de la filière. Les auteurs seront sans surprise en supériorité numérique, grâce à un opulent casting équilibré entre gloires locales (les frères Jouvray, célébrés pour le western métaphysico-déjanté Lincoln), stars des rayonnages (Lewis Trondheim, qui avec Blutch, Joann Sfar ou encore David B., offrit au neuvième art sa propre Nouvelle vague) et figures discrètes (à l'image de Nicolas Otero, dont la charge anti-suprématiste Amerikkka vient d'être rééditée). Mais on croisera aussi des éditeurs, des libraires, des créateurs de fanzines (comme le muet Boochkoozu), des élèves de l'école Émile Cohl, des illustrateurs de la bouillonnante communauté en ligne Café Salé... Du beau monde, de l'émergence, des passerelles, que demander de plus ? Des débats de fond : sur les enjeux de la numérisation, les contraintes et libertés de l'adaptation au grand écran, la grandeur et la décadence des blogs BD... Peut-être l'année prochaine ?Lyon BD Festival
Au Palais du commerce et dans toute la ville, samedi 19 et dimanche 20 juin.

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