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Au Bal des Ardents, Christophe Siébert : chroniques criminelles

Christophe Siebert

Le Bal des Ardents

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Littérature / Avec Feminicid, Christophe Siébert poursuit son grand œuvre autour des Chroniques de Mertvecgorod, république post-soviétique imaginaire où le pire est toujours certain. Une nouvelle claque de l'auteur auvergnat, entre roman très noir et dystopie violente.  

Il y a un an et demi l'auteur auvergnat Christophe Siébert frappait très fort avec le premier volet de ses Chroniques de Mertvecgorod, Images de la fin du monde, nommé au Grand prix de l'Imaginaire. Une habitude chez lui depuis ses premières publications dont il avait dans un premier temps enfoncé le clou rouillé avec Métaphysique de la Viande qui réunissait dans une réédition Au Diable Vauvert, deux romans déjà édités et épuisés, Nuit noire et Paranoïa, en son temps récompensé par le Prix Sade. Le style Siébert est, il faut le dire pour ceux qui n'en seraient pas familiers, du genre coup de poing, foutraque et comme disent les Américains larger than life, le plus souvent violent et parfois gore. Pas vraiment de la littérature de salon, à moins que votre salon ait été bombardé nucléairement et attaqué au gaz sarin dans la foulée. Ses Chroniques prennent place dans le futur proche d'une république post-soviétique imaginaire mais fort réaliste dont le sport national est le trafic (de drogues, d'ordures, d'organes), une sorte de "comédie inhumaine" toujours au bord du gouffre de l'apocalypse. Un projet qui appelle de nombreux volumes et sequels, y compris par d'autres auteurs.

Littérature totale

Dans son deuxième volet baptisé Feminicid, qui reprend une trame entamée dans Images de la fin du monde, le lecteur se retrouve propulsé dans l'enquête menée par le journaliste Timur Maximovitch Domachev – dont on sait d'emblée qu'il a été suicidé – à travers le manuscrit du livre qu'il était en train d'écrire sur une troublante affaire de disparitions de masse de femmes – laquelle n'est pas sans rappeler la réalité de la ville de Ciudad Juarez au Mexique où les femmes ont une furieuse tendance, comme ici, à s'évaporer pour réapparaître sous la forme de cadavres. Associé à une hackeuse, Timur tente de résoudre une affaire aux tentaculaires ramifications. Car tout chez Christophe Siébert fonctionne en rhizome : lorsqu'il imagine une intrigue dans un pays imaginaire, il en trace tous les contours, de ce pays, en cartographie les moindres recoins, en développe le "folklore" avec un saisissant esprit de système pour aboutir à des livres-mondes (qui d'ailleurs dépassent le simple support livresque pour s'étendre sur la toile). C'est sans doute là que l'auteur puise son sens de l'atmosphère, cette littérature totale (comme on disait "football total") qui n'est pas sans évoquer le Maurice G. Dantec obsessionnel des Racines du Mal. Les deux auteurs partagent une passion commune pour la déliquescence et les tueurs en série, entre autres choses. Cette faculté, aussi à travers le genre ou la transposition de sociétés à travers le temps et l'espace, à évoquer l'ici et maintenant et l'avenir qui en découlera très bientôt, déjà en marche.

Christophe Siébert, Feminicid (Au Diable Vauvert)
Au Bal des Ardents le vendredi 5 novembre
À l'Atelier des Canulars le lundi 8 novembre

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