A brighter beat /
Full time hobby/PIAS
Il y a cinq mois, Arab Strap célébrait ses funérailles avec un album rétrospective qui élevait la gueule de bois au rang d'art majeur. Les deux Écossais sortent aujourd'hui simultanément un album solo : tandis qu'Aidan Moffat persévère dans une très emmerdante veine électro lounge sous le nom de L. Pierre, Malcolm Middleton s'affirme comme le réel héritier de l'esprit du groupe. A brighter beat reprend la recette de biture musicale d'Arab Strap : une pop-folk à base de dépression, de sexe triste et de haine de soi. We are all going to die, nous annonce-t-il ainsi en ouverture sympa. Mais ce premier morceau est pourtant une des rengaines les plus joyeuses enregistrée par Middleton ; son clavier bondissant et son refrain entêtant en font presque un hymne de stade ! Le paradoxe se reproduit à plusieurs reprises dans ce disque désenchanté et néanmoins très bien chanté : l'esprit enjoué de Four cigarettes est loin de l'odeur de tabac froid qui imprègne son texte, et Death, love, depression, love, death martèle ses paroles comme un slogan à reprendre en chœur dans les concerts. Mais c'est le long avant-dernier morceau de l'album qui effectue un juste résumé de sa démarche : osant le lyrisme et les arrangements amples (cordes et cuivres en pâmoison) pour mettre en scène la plus touchante et ambiguë des confessions : «I need someone to help me get through the good times».CC
