Économie / Difficile de se débarrasser d'une mauvaise réputation. L'image de panier de crabes du milieu du cinéma, de l’audiovisuel et des jeux vidéo dans la région était due au fait, affirme-t-on de tous côtés, que les crustacés en question ne se connaissaient pas vraiment. Faisant fi des querelles et des préjugés passés, près d'une centaine de professionnels de ce vaste marché se sont formés en cluster (c'est-à-dire en bouquet composé de plusieurs entreprises d'un même secteur), baptisé Images Rhône Alpes. Jusqu'alors peu organisé, l'ensemble s'est enfin doté d'un directeur, Christophe Michoud, lui-même issu de l'entreprise de jeux vidéo Lyon Game. Missionné par la région, il doit rendre visible cette filière rhônalpine auprès des collectivités mais aussi des autres professionnels français et internationaux. Mise en réseau, développement de partenariat, les motivations économiques d'Images Rhône Alpes semblent actuellement prendre une nouvelle direction, avec le projet de pôle audiovisuel sur les Grands Moulins villeurbannais, que Christophe Michoud appelle déjà «la cité de l'audiovisuel et du cinéma». En effet, le rassemblement de toutes ces bonnes volontés est en train de converger vers un objectif concret : être de la partie dans ce projet du Grand Lyon. Selon Christophe Michoud, plusieurs infrastructures techniques de grande ampleur ont déjà vu le jour en France, mais ont été des échecs, «car elles n'intégraient pas les besoins des professionnels sur place». Pour lui, le futur creuset villeurbannais avec tournages, financiers, étudiants en formation doit servir à ce que les professionnels rhônalpins sortent de leurs bureaux et se rencontrent. «Mais si le prix à payer pour une entreprise est de doubler son loyer, elles ne déménageront pas sur ce pôle», prévient-il. Avec la nécessité des collectivités que le lieu s'anime et soit avant tout une réussite politique, le cluster Images Rhône-Alpes pourrait bien passer d'un regroupement virtuel à un espace réel, à Villeurbanne.Dalya Daoud
