Théâtre / La saison 2006 est officiellement terminée. On remballe ses plaquettes et on se prépare pour la suite. Après le TNP et La Croix-Rousse, les autres théâtres sortent leurs plus beaux catalogues pour vous séduire. Petit shopping sélectif.
Dorotée Aznar
Commençons par le plat de résistance. Le théâtre des Célestins propose une saison gargantuesque avec 21 pièces, d'où quelques noms se démarquent. Si vous avez raté Laurent Pelly à la Renaissance cette saison, le metteur en scène revient dans la petite salle du théâtre avec Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, qui n'ont rien perdu de leur magie, un siècle après leur découverte. Le théâtre accueille également (et entre autres) Eric Lacascade pour une adaptation des Barbares de Maxime Gorki et l'on n'oubliera pas de saluer le retour de Thomas Ostermeier, qui poursuit, avec Hedda Gabler, son exploration de l'œuvre d'Ibsen. Quelques classiques et des projets audacieux, à l'instar d'Une nuit à la bibliothèque qui, comme le titre l'indique, sera joué hors les murs, complètent cette programmation poids lourd.Fromage et dessertLa Renaissance reste fidèle au théâtre en musique et à une programmation exigeante qui a su lui attirer les faveurs du public. Emilie Valantin, l'une des plus audacieuses marionnettistes de France, crée Les Fourberies de Scapin et Andréa Novicov présente LA pièce à ne pas rater : La Maison de Barnada Alba, de Federico Garcia Lorca. Du côté des Ateliers, la saison a un petit air de déjà vu. Et pour cause, trois pièces sont reprises de la saison dernière (Hiver, La Tour de la Défense et Le Tigre bleu de l'Euphrate). Et Shopping and Fucking était déjà au menu des Européennes, il y a deux ans. Mais passée cette première approche, on compte quatre créations, issues de plusieurs pays, dont l'étonnant Bloody Niggers ! (écrit par Dorcy Rugamba et mis en scène par Jacques Delcuvellerie). Enfin, que vous ayez ou non assisté à la mise en lecture Shopping and Fucking, il serait dommage de rater la mise en scène de Simon Delétang, qui s'annonce comme l'un des temps forts de cette saison. Au Point du Jour, dans les spectacles invités, on en retiendra principalement deux. Gwenael Morin (qui avait mis en scène Les Justes cette saison) s'attaque au Philoctète de Sophocle, et le Théâtre accueille cette année le grand Olivier Py pour l'Epître aux jeunes acteurs (créé en 2000), à voir d'urgence. Avant de conclure, un mot sur le théâtre Tête d'Or -seul théâtre privé de notre ville- qui reste lui aussi fidèle à sa programmation. Du vaudeville, de la comédie et des têtes d'affiche parfois saisissantes, à l'instar de cet improbable duo Annie Cordy/Christian Morin (vu dans...La Roue de la Fortune), en tête d'affiche de Lily et Lily, dès le mois de septembre. Ça commence fort.
