MéMento

Musique / Enfin médiatisée l'année dernière (grâce au concours toujours providentiel des programmateurs de France Inter), le retour sur le devant de la scène de Stanley Beckford est une sorte d'événement. Fatigués des tics éculés du reggae et nostalgiques des déhanchements minimalistes à la Linton Kwesi Johnson devraient pourtant se réjouir de voir ce grand monsieur de presque 70 balais remettre à l'honneur le Mento. Kézako ? Une forme de proto-reggae, acoustique et artisanale, une musique née dans les rues de la Jamaïque qui a conservé cette authentique simplicité : des instruments rudimentaires (guitare, banjo, trompette, percussions faites avec les moyens du bord), des thèmes qui exhalent une surprenante musicalité, des textes empreints d'une spiritualité terrestre, proches d'un gospel hors les murs, ou truffé de clins d'œil érotiques. Beckford, souverain ambassadeur du mento de par sa stupéfiante présence vocale, n'a cependant rien d'un Henri Salvador jamaïcain. Avant que l'Europe ne lui offre cette tardive reconnaissance, il jouait dans les hôtels de la Jamaïque, aux Caraïbes ou aux îles Caïman, loin de sa gloire éphémère (un tube aux paroles délicieusement salaces enregistré en 75 et qui avait mis le feu aux hit-parades de l'époque). Sorti de sa paisible retraite, remis en selle par un album (Stanley beckford plays Mento) et une tournée ayant suscité l'enthousiasme des spectateurs, Beckford a fait coup double en 2004 avec Reggaemento, où il s'offre un beau pied de nez : reprendre des standards du reggae et du rock steady en les assaisonnant à sa sauce mento. Le résultat, euphorisant de par sa légèreté, réserve de belles surprises : Wanted man, tube farniente ultime, Oh Jah Jah, complainte loin de tout misérabilisme, ou encore l'hilarant Donkey man et ses cris moitié âne, moitié singe (DonkeyMonkey), que l'on peut prendre comme une réponse au morceau éponyme enregistré au début des années 80 par les mythiques Specials londoniens. Tradition+modernité : Stanley Beckford invente le vintage éternel !Stanley BeckfordAu Parc de la Commune de ParisSamedi 18 juin à 20h30.

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