Cirque & Danse / Pourquoi diable aller passer son "week-end" aux Subsistances ? Parce que ce bouillon de créations concentré sur trois jours a quelque chose d'un joyeux bordel, parce que bon nombre de manifestations sont gratuites et surtout parce les Subsistances nous ont habitués, lors des éditions précédentes, à présenter du cirque et de la danse de haute volée. Côté cirque, on se rappelle avec grande émotion la découverte l'an passé de Fenêtres de Mathurin Bolze, soit Beckett propulsé avec une magie sidérante sur un trampoline (coïncidence des dates, ce spectacle est repris au Toboggan). Cette fois-ci, le programme nouveau cirque des Subs se concentre sur le jonglage à travers trois propositions différentes : technologique avec Adrien Mondot (jongleur et informaticien), poétique avec une adaptation jonglée de Ponge par Nicolas Mathis et François Lebas, cylindrique avec le jongleur allemand Jorg Müller autour de la notion de tube. Côté danse, on retiendra la présence de deux chorégraphes français grinçants et corrosifs. Alain Buffard montrera sa nouvelle création, Les Inconsolés, où il sera question de la fin de l'enfance et de découverte de la sexualité. Le personnage est controversé, mais nous persistons à le défendre : sa danse n'a certes rien de lyrique, mais métissée aux arts plastiques et à la performance, elle est toujours expérience singulière, pensante, troublante. Boris Charmatz, quant à lui, prend un malin plaisir à faire voler en éclats le dispositif scénique, à relancer les dés du rapport danseur-spectateur, à re-tricoter les corps à l'envers et à les pousser jusque dans leurs derniers retranchements. Il présentera avec l'association EDNA deux pièces anciennes : Jachères et Programme court avec essorage. JEDÇa chauffe ! Week-end d'hiver aux Subsistances les 14, 15, 16 janvier.Mathurin Bolze, Fenêtres, au Toboggan les 14 et 15 janvier.
