Danse / Après un automne exceptionnellement riche et dominé par le Show must go on de Jérôme Bel et le subjuguant Double Deux du suisse Gilles Jobin, la danse reprend un rythme plus normal, les yeux rivés déjà sur la prochaine Biennale 2008 qui devrait tourner autour des idées d'identité et de mémoire. D'ici là, on pourra se faire les dents sur quelques morceaux de choix, voire quelques chefs-d'œuvre... Comme celui de Maguy Marin par exemple, May B, repris au CCN de Rillieux-la-Pape (le 17 janvier), puis au Centre Théo Argence (le 29 janvier). Un sidérant voyage, mi-chorégraphique mi-théâtral, au bout de l'œuvre de Beckett pour dix danseurs balbutiant, clopinant, chamailleurs et égrillards... humains en quelque sorte ! Rendez-vous historique ensuite avec le Ballet de l'Opéra qui présentera dans une même soirée (du 10 au 15 février) Beach Birds de Merce Cunningham, père de la modernité chorégraphique aujourd'hui âgé de 88 ans, et deux pièces de Trisha Brown, figure majeure de la «Post modern dance»... Après les anthologies hivernales, le printemps sera belge ou ne sera pas avec le fougueux et génial Wim Vandekeybus qui dans Spiegel (du 25 au 27 mars à la Maison de la Danse) a choisi de nous livrer un pot pourri de ses anciennes pièces, toutes en courses effrénées, prises de risque physiques borderline et mouvements entrechoqués à couper le souffle. Tout aussi révolté et généreux, mais capable aussi de quelques détours du côté de la tendresse et de la douceur, Koen Augustijnen, prometteur rejeton des Ballets C. de la B. fondés par Alain Platel, présentera au Toboggan (du 9 au 11 avril) Import Export, pièce mêlant l'intime au politique et aux déboires du monde économique contemporain... Enfin, n'oublions pas quelques outsiders prometteurs comme Johanne Saunier et Jim Clayburgh qui ont travaillé en collaboration avec Anne Teresa de Keersmaeker à partir d'une œuvre du peintre Rauschenberg (Joji inc du 24 au 26 janvier à la Maison de la Danse) ou la nouvelle création de Yuval Pick à la Maison de la Danse (du 11 au 15 mars). Jean-Emmanuel Denave
