THÉÂTRE / Les élèves-comédiens issus du FRACO, la formation réservée à l'acteur comique et au clown, sont spécialistes du burlesque. Depuis 2005, ils apprennent les rudiments de ce genre en s'appuyant plus sur le travail du corps que sur le texte. «Nous allons vers le jeu dramatique, confie Rémy Piaseczny, comédien formé au Fraco, mais avec distance pour ensuite basculer vers le rire et créer un décalage avec la situation initiale». Pas de nez rouge ici mais un clown dépouillé, pas de metteur en scène et d'auteur attitré non plus. D'abord exercices de fin d'étude, les pièces ont été retravaillées pour le Fraco festival de février. C'est là qu'André Sanfratello, directeur de l'Espace 44, a fait connaissance avec ces troupes de comédiens qui travaillent collectivement. Il lance aujourd'hui le premier BurleKopentes qui accueille sept spectacles durant six semaines à l'Espace 44 bien sûr et aussi, dans la salle Paul Garcin plus grande. Les pièces présentées ont déjà tournées et sont rodées. À chaque fois, une trame avec des personnages un peu gauches et mais qui se prennent un instant pour les rois du monde dans le milieu de l'entreprise (Brainstorming), celui des sectes (Human Profit) ou encore des soap-opera (Téléromanzo). Madre Mia cherche plus la veine émotive avec la narration d'une immigrée espagnole qui promène sa nostalgie. Reste ce va-et-vient entre le rire et les larmes que les comédiens ont tous testé ne serait-ce que dans un exercice de leur formation : «quand on pousse le rire, on pleure et vice-versa», rappelle Rémy Piaseczny.
Nadja PobelBurlesquement
À l'Espace 44 et à la salle Garcin
Jusqu'au 31 oct
