Russell Maliphant, maître anglais de la danse contemporaine, présente avec sa compagnie trois pièces de son cru. L'occasion de nous pencher sur sa recherche d'une esthétique originale. Aurélien Martinez
Up and down
Le style Maliphant est éminemment reconnaissable. Au cours de sa carrière, il développe une danse fondée sur la retenue et la maîtrise du corps dans l'espace. Deux aspects qu'il retrouve dans les arts martiaux qui irriguent son travail (le solo Flux en est un parfait exemple). «J'utilise différentes techniques pour établir un lien entre le rapport au sol, la gravité, et la liberté du corps». D'une extrême fluidité, ses créations mettent la technique au service de harmonie visuelle. Harmonie qui s'illustre parfaitement avec le travail réalisé depuis quatorze ans avec le “designer lumières” Michael Hulls. Ensemble, ils essaient de modifier la perception du mouvement à l'aide de la lumière. «Sur le plateau, tout est évidemment essentiel, mais le travail sur la lumière imprime une forme, un esthétisme. Si vous faites un geste lentement, qui descend, et que la lumière devient de plus en plus forte, vous avez une juxtaposition entre le mouvement et cette lumière, la première sculptant magnifiquement le geste du danseur». En 2003, Maliphant croise la route de la ballerine rebelle Sylvie Guillem. Push est la première pièce interprétée par les deux artistes. Ce duo savamment construit autour du corps et de son expression, explore une danse athlétique et minimaliste que l'on retrouve dans le solo Flux, interprété à l'origine par Maliphant lui-même, et dans la pièce Small Boats, créée avec l'artiste vidéaste Isaac Julien. Trois facettes du style Maliphant et trois moments d'une grâce intense.FLUX + SMALL BOATS + PUSH
Au Toboggan à Décines, jeudi 27 novembre.