Le bonheur et ses ombres

Expo / Avec une apparente simplicité, Daniel Clarke (né en 1971 aux États-Unis, il vit actuellement à Paris) peint ses enfants, sa femme, ses amis sur des plages estivales. Ses grands formats portent une attention toute particulière à la lumière (en cela influencés par les Impressionnistes), aux reflets, aux vibrations et aux mouvements diffus de la matière : embruns et flux sablonneux, brises suggérées… En maillots de bain et lunettes de soleil, les individus représentés semblent vivre un bonheur parfait et insouciant. Il l’est sans doute. Mais peu à peu se dégage des œuvres de Clarke un sentiment d’inquiétude et d’étrangeté : ses personnages se montrent presque toujours de dos ou de profil, les formes tremblent parmi des coulures de peinture, s’étiolent parfois, certains regards semblent absorbés, absents… Que se cache-t-il donc au milieu des rires et des jeux, sous les verres fumés, derrière les nuques ou de l’autre côté des visages ? Une angoisse diffuse sans doute, un sentiment de fragilité et de finitude, le goût acide de l’éphémère. Dans le saisissant tableau Walla Walla dream, on ne remarque pas immédiatement ce personnage en peignoir multicolore qui s’interpose entre deux enfants et une jeune femme. Et pourtant oui, c’est bien elle, en plein soleil et dans d’inhabituels habits arc-en-ciel : la Mort… Discrète et terrible apparition. Comme plus loin cette solitude qui semble planer sur un enfant jouant entre eau et sable, ou sur une femme au visage masqué d’ombre qui se repose sur un banc (superbe Blue Dusk). Sur fond de mouvement éternel de la mer et du ciel, fuient dans le sablier de la joie humaine les grains du temps et de beauté mêlés… Jean-Emmanuel DenaveDaniel Clarke
À la Galerie IUFM Confluence(s) jusqu’au 15 janvier.

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