¡ Arriba Y Salsa!

La sixième édition du festival Y Salsa, qui se tiendra les 27, 27 et 28 juin prochains, accueillera à nouveau dans cet écrin qu'est l'Ile-Barbe la fine fleur de la salsa internationale. Romain Vallet

Le Festival Y Salsa, dont la première édition a eu lieu en juin 2004, a été initié par l'association homonyme fondée en octobre 2003 dans le but de faire découvrir la musique latino-américaine au public lyonnais. Cette petite structure (seulement trois salariés à temps partiel, épaulés il est vrai par une trentaine de bénévoles, pour un budget total de 270 000 € cette année) a réussi, en six éditions seulement, à mettre sur pied l'un des trois premiers festivals de salsa en France, un rendez-vous que Najat Vallaud-Belkacem, adjointe au maire de Lyon en charge des grands événements, de la jeunesse et de la vie associative, présente comme «un des joyaux de la politique événementielle de Lyon». A priori, le public devrait être au rendez-vous de cette édition 2009 : la salsa connaît ces dernières années un engouement qui ne se dément pas (qu'on jette seulement un œil sur l'agenda des soirées du Petit Bulletin pour comptabiliser le nombre de soirées salsa organisées chaque semaine !) et le festival a réussi à attirer en six ans pas moins de 50 000 personnes (dont 13 000 l'an dernier).
De plus, la politique tarifaire se veut attractive et la plus «démocratique» possible : seules les deux premières journées seront payantes et le prix des billets reste identique à celui de l'an dernier. Une gageure rendue possible par les aides publiques nombreuses dont bénéficie le festival (notamment de la part de la Ville de Lyon, du Grand Lyon, du Conseil Général du Rhône, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles et de la Région Rhône-Alpes), mais surtout par les recettes propres (billetterie, buvette, etc.). L'autofinancement représente ainsi 64% du budget total de l'opération, et les aides publiques «seulement» 26% - les 10% restant provenant du mécénat et de l'organisation de soirées privées.Une programmation de haut niveau
La programmation de l'édition 2009 se veut une fois encore très internationale. Durant trois journées entières (dont la dernière, répétons-le, sera gratuite), le festival proposera aux spectateurs de découvrir quatre groupes ou artistes majeurs de la scène salsa passée, présente et à venir, venus de Cuba, de Porto Rico et de Colombie. Deux de ces groupes sont des valeurs éprouvées de la musique latino-américaine, les deux autres sont des étoiles montante du genre.Le premier groupe, Orquesta Aragon, fait figure de vétéran de la salsa cubaine. Il faut dire que sa création remonte à un temps que les moins de soixante-dix ans ne peuvent pas connaître : c'est en effet le 30 septembre 1939 qu'il fut fondé à Cienfuegos (connue à Cuba comme «la perle du Sud») par le bassiste Orestes Aragon, qui le baptise très modestement de son propre patronyme. Dans les années 50, le groupe s'impose comme l'un des meilleurs «charanga» (groupe de musique traditionnelle cubaine) de l'île aux cigares, et devient une référence incontournable pour tous les amateurs de cha-cha-cha. C'est donc une véritable page d'histoire de la musique contemporaine qui sera à découvrir cette année au festival.Roberto Roena, 69 ans cette année, est également un monument de la salsa. Membre fondateur dans les années 60 du groupe portoricain El Gran Combo, il cosigne en 1972 avec Manu Dibango le titre «Soul Makossa», appelé à devenir un hit international samplé plus tard par Michael Jackson et Rihanna et qui serait même, selon certains musicologues, le premier tube disco de l'histoire. Oui, ABBA et les Village People ne le savent peut-être pas, mais ils lui doivent tout. Toujours durant cette même décennie faste des années 70, il fonde ce qui va devenir l'un des meilleurs orchestres de salsa de son pays : Roberto Ruena y su Appolo Sound, tout en participant occasionnellement à l'orchestre Fania All Stars. Il est aujourd'hui reconnu par ses pairs comme l'un des meilleurs joueurs de bongo au monde.Second ressortissant cubain (après Orquestra Aragon) invité du festival cette année, Paulito FG fraye dans des eaux beaucoup moins traditionnelles et cherche à opérer dans sa musique une fusion de rock, de jazz et de salsa, après avoir un temps tenté des expériences musicales du coté du rap et du funk.Enfin, le groupe La 33 (du nom d'une rue de Bogota) vient opportunément nous rappeler que la Colombie n'est pas seulement le pays des FARC, d'Ingrid Bétancourt et de la poudre blanche, mais aussi une terre de prédilection de la salsa. Sa musique se veut un retour aux sources de la salsa originelle, la «salsa dura» des années 70, par opposition à la «salsa romantica», beaucoup plus sirupeuse, des années 80.Longue haleine
Mais le festival ne se résume pas simplement à un «événement» de trois jours : celui-ci s'accompagne en effet en amont d'un travail de longue haleine avec les enfants de l'école Alphonse Daudet du 9e arrondissement. Durant les mois qui précèdent le festival, des intervenants parcourent les écoles et tentent, avec les instituteurs, de faire découvrir au jeune public des sons venus des quatre coins du monde : la salsa, bien sûr, mais aussi la musique traditionnelle indienne, arabe, africaine... Enfin et accessoirement, le festival est aussi une bonne occasion de mettre en lumière trois jours durant ce joyau qu'est l'Ile-Barbe, qui servira cette année encore de véritable écrin à un festival plein de promesses.Festival Y Salsa
Ile-Barbe
Du 27 au 29 juin 2009

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