Les coups de coeur de…

Cyril Despontin, président de l’association Zone Bis, organisatrice de L’Étrange Festival et des Étranges séances.

Vertige d’Abel Ferry

À défaut d'être orignal (le dernier tiers du film a des airs de Détour Mortel), Vertige gagne son intérêt par des personnages crédibles, une mise en scène carrée et aérée et une première partie qui, d'un point de vue tension, n'a rien à envier aux maîtres étalons du genre, comme Cliffhanger par exemple. À une époque où certains attendent comme le messie LE film de genre français, Vertige arrive à point nommé et vient relever modestement le niveau de la production du cinéma de genre. Il était temps !

Coraline d’Henry Selick

Pour tous les amoureux d'animation en volume, pour ceux qui pensent qu'un film à destination des plus jeunes a le droit d'avoir un point de vue adulte sur son sujet et à tous ceux qui veulent rêver pendant 1h40, il est impératif de découvrir le nouveau film d'Henry Selick. À voir en 3D obligatoirement, sous peine de louper ce qui s'amorce comme une révolution dans la manière de raconter une histoire, ou comment une technique de parc d'attraction arrive enfin à maturité, en nous offrant autre chose que de simples effets de jaillissement pour mieux nous impliquer émotionnellement dans le récit.

La Baie Sanglante de Mario Bava (reprise)

Les années 2000 ont été marquées par le retour du cinéma d'horreur aux cimes du box-office, le genre du Slasher étant le moteur de ce renouveau via la franchise Scream et ses ersatz. Il est donc judicieux de profiter de la ressortie du prodigieux film du maestro Mario Bava pour découvrir quel fut le film matriciel d'un genre tellement codifié qu'il en est devenu le maillon faible du cinéma d'épouvante. Luc Martinon, président du festival Hors-écran

Les Beaux Gosses de Riad Sattouf

Réussir une comédie générationnelle à la française, c'était pas gagné, et là, c'est fait avec un talent d'écriture réel et un timing de la comédie auquel ni Wilder ni Hitchcock (grand comique devant l'éternel) n'auraient trouvé à redire. Un vrai coup de cœur.

Coraline d’Henry Selick

Faire un film pour enfant qui fait peur, il faut oser… Henry Selick est quand même, n'en déplaise aux Studios Pixar, "LE" grand Monsieur de l'animation du monde occidental

Rebelle Adolescence d’Alison Murray

Malgré un titre français complètement idiot, ce joli film est charnel, organique, surprenant. C'est le premier film qu'Ellen Page a tourné en tant que leading star (bien avant Hard Candy ou Juno), Atom Egoyan en est producteur exécutif, et la réalisatrice a passé la totalité de la première édition de Hors-Ecran à rechercher un studio de danse de tango sans ne jamais l'avoir trouvé (c'est peut être bien ça finalement, la rock attitioude) Ivan Mitifiot et Grégory Tudella, fondateurs de l’association Écrans Mixtes

Le Temps d’aimer et le temps de mourir de Douglas Sirk (1959)

Si l’on peut mourir pour le cinéma, alors ce serait sans nul doute pour ce Temps d’aimer et le temps de mourir. Parti à la poursuite du temps, à la poursuite du vent, l’émigré forcé Douglas Sirk revisite l’histoire tragique de son pays tant aimé. Sur la barbarie du nazisme, Sirk contient ses larmes et nous chuchote au creux de l’oreille que l’amour est plus fort que la mort. D’un fatalisme dévastateur, Sirk retient ses cris pour mieux nous faire entendre sa douleur.

Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki

Les œuvres testamentaires des plus grands maîtres du cinéma, de Kurosawa à Tarkovski, en passant par Lang ou Bergman, sont les plus épurées, les plus évidentes, les plus essentielles. Que nous montre Miyazaki avec ce film empreint d’éveil et de sagesse ? Que l’amour emporte tout sur son passage, et qu’une fillette de 5 ans seulement poussée par la pureté de ses sentiments peut déclencher un tsunami. Miyazaki nous dit une nouvelle fois combien il faut laisser l’enfant se guider lui même, se construire, et apprendre à grandir par la seule force de son intelligence. On est terrassés, dévastés par une telle lucidité et une telle foi en l’être humain.

Jaffa de Keren Yedaya

Lauréate de la caméra d’or en 2004, Keren Yedaya revient avec un magnifique mélodrame, qui réussit la gageure de concilier ambition populaire et justesse du propos. Cette histoire d’amour sur fond de racisme restitue toute la complexité de la situation israélo-palestinienne, où les non-dits et l’hypocrisie gangrènent toute la société, jusque dans la cellule familiale.

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Mercredi 13 avril 2011 Entretien / Cyril Despontin, délégué général de l’association ZoneBis et d’Hallucinations collectives. Propos recueillis par CC

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