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Bosch, choisi pour durer ?

Dossier / Confiées à Victor Bosch en 2005, la gestion et l’exploitation du Transbordeur sont remises en jeu par la Ville de Lyon. Cinq candidats ont été retenus et doivent rendre leur dossier le 19 octobre. Dorotée Aznar

Le Transbordeur se cherche un nouveau locataire pour juillet 2010. La délégation de service public accordée à Victor Bosch en 2005 touche en effet à sa fin et une procédure de délégation de service public est de nouveau en cours. Après un appel d’offres lancé cet été par la Ville de Lyon et l’éviction de nombreux candidats (dont l’équipe d’Arty Farty, organisatrice du festival Nuits sonores, sortie au premier tour pour des raisons administratives), il ne reste aujourd’hui que cinq candidats, qui doivent rendre leur dossier le 19 octobre. Cinq équipes qui doivent prouver leur capacité à gérer une salle de concerts mais aussi à redonner au Transbordeur une renommée dont la salle ne bénéficie plus aujourd’hui. Parmi elles, Eldorado (Jean-Pierre Pommier), Transgestion (Victor Bosch) et Thierry Pilat, tous trois candidats en 2005 ainsi qu’un ancien salarié du Transbordeur, Frédéric Gangneux. La Ville de Lyon devrait faire connaître son choix définitif début 2010. Salle garage
Si, pendant quinze ans, Victor Bosch a été le seul maître à bord du Transbordeur, les conditions de gestion de la salle ont considérablement changé depuis 2005. Suppression des subventions, versement d’un loyer à la Ville de Lyon, rémunération de l’équipe en place sur les recettes de la billetterie… L’exercice s’est avéré périlleux pour Victor Bosch qui a annoncé 100 000 euros de pertes pour son premier exercice (en 2005-2006). Périlleux mais sans doute pas impossible, car Victor Bosch a réussi à redresser la barre, au prix de la qualité diront certains mais aussi en louant la salle pour des soirées privées. Mais le Transbordeur remplit-il toujours sa mission de service public et a-t-il participé, comme le prévoyait le cahier des charges en 2005, à la valorisation des musiques actuelles ? Rien n’est moins sûr et deux candidats à la reprise, issus du secteur culturel, regrettent que le Transbordeur soit devenu une «salle garage». «Si je ne pensais pas que l’on puisse faire mieux et que le service public était parfaitement assuré, je ne me présenterais pas. Même avec des impératifs économiques forts, je crois que l’on peut avoir un programme de développement sérieux pour le Transbordeur, notamment en direction de l’émergence», avance Jean-Pierre Pommier, directeur de la société Eldorado. Il est rejoint par Thierry Pilat, ancien programmateur du Ninkasi, qui souligne : «on a tous envie de faire briller le Transbo». En effet, le Transbordeur n’est plus un lieu incontournable pour les producteurs, même locaux (la société de Victor Bosch, Transgestion, n’y produit d’ailleurs plus de spectacles). Si, à l’avenir, le lieu devait demeurer une simple salle de spectacles à la location avec un vague projet culturel, on pourrait même légitimement s’interroger sur la pertinence d’une délégation de service public… J’y suis, j’y reste
Les candidats à la reprise du Transbordeur (entre autres) s’accordent à critiquer la longévité de Victor Bosch à la tête du Transbordeur. «Ce n’est pas une bonne chose qu’une institution garde la même personne à sa tête pendant des années car au bout d’un moment les gens en place oublient qu’ils ont un service public à rendre. On ne peut pas être gestionnaire d’un établissement public à vie», martèle Jean-Pierre Pommier. Si tous ont accepté la prime au sortant en 2005, ils soulignent la nécessité de changement. «Il n’y a pas besoin d’être très malin pour voir qu’il faut une nouvelle dynamique pour le Transbordeur, il faut tourner la page», affirme Thierry Pilat. Et pour aider la page à se tourner, les prétendants recalés en 2005 ont travaillé sur ce qui leur avait été reproché. Thierry Pilat se présente cette fois avec des partenaires prestigieux et une assise financière confortable, tandis que Jean-Pierre pommier a développé un projet en lien avec la scène artistique locale. Un coup pour rien ?
«À moins d’être un vrai mécène qui se fait plaisir en perdant de l’argent, il ne devrait pas y avoir de changement radical dans l’exploitation du Transbordeur les premières années et ce, quel que soit le délégataire choisi», prévient Thierry Pilat. En effet, la location de la salle est un impératif, d’autant que la Ville ne prendra aucun risque financier sur cette opération. Si tous les candidats revendiquent le changement, peu croient au miracle. Insuffler une nouvelle dynamique, donner au Transbordeur les moyens de ‘rayonner’ au niveau local et national et aider la diffusion des musiques actuelles, sans aide publique, avec une équipe réduite et pour un mandat de cinq ans, le Transbordeur a définitivement des allures de cadeau empoisonné.

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