Sounds Of The Survivors

Album / On ne va pas se mentir : Depeche Mode est un groupe générationnel qui n’évoque rien aujourd’hui chez les kids fans de Tokyo Hotel. C’est qu’il fallait avoir l’âge de pogoter dans une boum chips-coca, en 1987, quand la new-wave fédérait ses cohortes de corbacs au son de la Musique Pour Les Masses… Depeche Mode est donc un groupe de vieux, qui entraîne dans son sillon un public de fidèles, des trentenaires qui ont pour la plupart grandi avec eux. Conscients que l’eau a coulé sous les ponts depuis leurs premiers concerts en dresscode Black Celebration, le groupe tente sur chaque nouvel album de raviver la flamme, en amenant des guitares excitantes sur Exciter, en partageant les crédits de songwriting entre Dave Gahan et Martin Gore sur le précédent Playing The Angel… Et ça marche. Depuis 28 ans que leur son reconnaissable entre mille a tout traversé (les décennies, les modes cold et new-wave, la défonce à gogo, le chaos interne, les conflits d’ego…), Depeche Mode continue d’aller de l’avant avec constance et panache. Alors d’accord, leur douzième album studio n’est peut-être pas le chef d’œuvre absolu qui surpasserait Violator, mais quand on voit le niveau des dernières sorties de leurs confrères 80’s (U2, Cure, Indochine), franchement, Sounds Of The Universe aurait aussi bien pu s’appeler, tout aussi modestement, Sounds Of The Survivors. D’entrée, le disque frappe par ses bidouilles électroniques luxueuses, son relief digital tout en microscopie pointilleuse – la patte chirurgicale de Ben Hillier. La première moitié de l’album est une enfilade de perles électro-pop qui renouent avec les tensions vénéneuses de ‘Songs Of Faith And Devotion’ : le single ‘Wrong’ a tout bon, ‘Hole To Feed’ donne le meilleur de Dave Gahan en tant que crooner songwriter, ‘Fragile Tension’ tire la corde émo-pop au top de l’inspiration… La seconde moitié de l’album s’essouffle un poil, des tracks comme ‘Spacewalker’, ‘Peace’ ou ‘Come Back’ décrochent un peu des étoiles, mais avec sa demi-douzaine de titres aussi ‘Perfect’ qu’insoumis, on pourra définitivement tenir ce dernier opus de DM ‘In Sympathy’. Stéphanie LopezDEPECHE MODE « Sounds Of The Universe » (Mute/EMI)

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