D'Alfred Lot (Fr, 1h48) avec Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey...
Alfred Lot nous avait bien amusé avec sa "Chambre des morts" (pour les distraits, un "Silence des agneaux" revu par Julie Lescaut !) ; il semble qu'ici, il se soit mis au service de Michel Blanc, qui signe l'adaptation d'un livre de Mark Haddon et se donne le rôle principal, un retraité hypocondriaque et acariâtre qui ne se résout pas au mariage de sa fille. Le résultat est, au choix, anodin ou irritant. Anodin car on peut regarder tout cela comme un téléfilm gonflé, mou du genou et ultra-prévisible — inutile, donc. Ce qui irrite, si on y regarde de près, c'est d'abord l'absence d'ironie face à des personnages égoïstes, qui n'ont d'autres problèmes qu'existentiels — pas de questions d'argent entre nous ! Ensuite, l'hypocrisie avec laquelle le film se refuse à affronter ses recoins les plus sombres : l'exemple parfait reste cette scène où Blanc se mutile avec des ciseaux en pensant s'arracher une tumeur. La scène est brutale, sanglante, et pourtant Lot y ajoute une musique guillerette en complet décalage avec ce qui se passe à l'écran. Ce n'est pas une posture esthétique ; juste une manière de rassurer à peu de frais le spectateur. Ou de le prendre pour un idiot...
CC