Le court par monts et par Vaulx

C’est la dixième édition du festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin, moins connu que son aîné villeurbannais, et en quête constante de films à sujet à travers ses différents programmes. CC

Exister dans le monde, fort peuplé, des festivals de courts-métrages, n’est pas chose aisée. Surtout quand il n’y a pas vraiment de compétition entre les manifestations, mais les mêmes difficultés, les mêmes envies et, parfois, les mêmes films ! À l’est de Lyon, il y a le grand ancien Villeurbanne (30 ans), le plus modeste Atout court de Décines (21 ans) et le petit dernier Vaulx-en-Velin, dix ans en ce mois de janvier. Un festival qui a su prendre son essor malgré un calendrier pas forcément favorable (janvier, entre les soldes et la neige) et une situation géographique qui a longtemps été handicapante (mais aujourd’hui, magie des transports en commun, on peut se rendre à Vaulx-en-Velin le soir et espérer rentrer chez soi sans faire de stop !). Les conditions sont donc réunies pour permettre à l’événement de passer un cap, ce que prouve la prodigalité des programmes proposés : quatre en compétition et trois hors compétition.

Politique au sens large

Le festival du film court à Vaulx-en-Velin affiche toutefois une particularité par rapport à ses voisins : il a inscrit dans le marbre un axe de programmation pour sa sélection. Là où la plupart des festivals préfèrent jouer la carte de l’éclectisme, ou se réserver la possibilité de dégager des tendances différentes d’une édition sur l’autre, Vaulx-en-Velin n’a jamais caché son envie de montrer des films «engagés», ou du moins des films à sujet à forte plus-value niveau propos. Ainsi, cette année, les courts présentés parleront d’immigration (beaucoup), de solitudes urbaines, de guerres passées et pas encore digérées (comme le Rwanda), de la vieillesse, du handicap et même du problème des allocations sociales, via La Raison de l’autre de Foued Mansour, qu’on avait découvert à Villeurbanne et qui multiplie les maladresses sur le sujet au point de relayer sans le vouloir tous les clichés sur la France assistée ! Plus largement, l’idée est de dresser à travers le format court un panorama des questions qui travaillent la société, française ou pas — nombre de courts viennent d’Afrique, du Canada ou de Belgique. Les sections parallèles et les séances spéciales répondent aussi à ce désir-là, comme cette soirée consacrée au cinéma des «îles» (Madagascar, La Réunion, Maurice) ou encore, on y retourne, celle baptisée «Exils», qui propose un florilège de films parlants de migrants et de déracinés. Que l’on se rassure toutefois : le festival sait trier dans la masse et retenir des films qui ont un intérêt cinématographique au-delà de leur discours. Il s’impose donc comme un cas rare de manifestation politique au sens le plus large du terme.

Festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin
Du 16 au 23 janvier au cinéma Les Amphis.

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