De Todd Solontz (ÉU, 1h38) avec Allison Janney, Ciaran Hinds...
Conçu par son auteur comme une suite à son glauquissime "Happiness", "Life during wartime" récupère quelques-uns de ses personnages clés (en leur donnant ceci dit d'autres interprètes), et sonde les tréfonds de leur état post-traumatique. Todd Solontz ne recrée pas pour autant l'atmosphère hautement malsaine, quasi complaisante de son précédent opus – il est guidé ici par une autre énergie, toute en confrontations dialoguées. Ce qui donne lieu, en dépit d'une mise en scène en retrait, à bon nombre de séquences brillantes, superbement écrites et encore mieux interprétées par un casting impeccable. Portrait en creux d'une Amérique paumée et fissurée, "Life during wartime" s'impose comme un condensé de la filmographie de Solontz, et témoigne de sa maturité exponentielle : le film recoupe les interrogations sur la fiction qui animaient "Storytelling" et "Palindromes", rend tangible la solitude dévorante de ses personnages, lesquels ne sont plus appréhendés avec la condescendance qui pouvait gêner aux entournures dans "Happiness" ou "Bienvenue dans l'âge ingrat". Un peu comme Gaspar Noé dans "Enter the Void", Todd Solontz sort grandi de ne plus considérer ses anti-héros comme de simples outils démonstratifs...
FC