The invention of lying

De Ricky Gervais et Matthew Robinson (ÉU, 1h40) avec Ricky Gervais, Jennifer Garner…

Le tout amorphe La Ville Fantôme nous laissait augurer du pire quant à la récupération hollywoodienne de Ricky Gervais, génial créateur de la série (originale) The Office. On le pensait dès lors condamné à traîner son physique ingrat et sa misanthropie ad nauseam, peinant à insuffler de l’âme à des projets sans intérêt. C’était jusqu’à The Invention of lying, sa première réalisation qui, si elle n’est pas le chef-d’œuvre espéré, s’en approche tout de même de façon louable. Déjà, l’idée de base est fabuleuse : dans un monde parallèle où tout le monde ne cesse de dire la vérité à tout bout de champ, Mark Bellison (Ricky Gervais) devient le premier homme à pouvoir mentir. Le temps de poser ce postulat, le film dispense dans son premier acte d’hilarantes déclinaisons de ses possibilités, où même la falote Jennifer Garner parvient à tirer son épingle du jeu – c’est dire. La deuxième partie de The invention of lying, en se reposant sur un implicite pour le moins osé de son principe (dans ce monde sans mensonge, la religion n’existe pas), nous fait miroiter une œuvre savamment subversive. De fait, pour une production américaine, le scénario de Gervais et Robinson s’aventure dès lors sur un terrain glissant, et le fait avec un irrésistible flegme qui ne manquera pas d’hérisser les poils cathos les plus desséchés. Las, le dernier acte revient se focaliser sur sa love story, autant dire la partie la moins intéressante et la plus courue d’avance du film. À cette regrettable concession près, The invention of lying demeure une œuvre originale, touchante et drôle. Ce qui est déjà énorme.

FC

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