Le cinéma à la rue

Cinéma / Comme disait ma grand-mère : «Tu vas pas aller t’enfermer dans une salle toute noire alors qu’il fait beau !». Du coup, le cinéma, l’été, c’est dehors que ça se passe ! Christophe Chabert

Cela fait plus de trente ans que ça dure, et l’immuabilité du festival du court-métrage en plein air de Grenoble force le respect. Tout est dans l’intitulé : il y a des films courts et un grand écran dressé sur la place Saint-André (ou place du Trib’, pour les locaux) pour les projeter à la tombée de la nuit devant un bon millier de spectateurs. Tous les quatre ans, la manifestation est pimentée par la concurrence de la Coupe du monde de football, avec risque d’invasion de ladite place par des supporters au cas où la France dépasserait le stade des quarts de finale (gageons que cette année, le festival ne craint pas grand-chose…). Parmi les événements de cette nouvelle édition, on notera le stage d’analyse de films qui non seulement sera consacré à un cinéaste vivant, mais se fera en sa présence ; il s’agit de l’inimitable Luc Moullet, auteur de quelques courts majeurs (La Cabale des oursins, Genèse d’un repas, Les Sièges de l’Alcazar) et de longs-métrages plus incongrus. Autre temps fort, la nuit blanche consacrée au cinéma fantastique, avec quelques perles dénichées par le festival : deux documents interdits de Jean-Teddy Philippe, des courts tirés de l’anthologie Adrénaline (Sculpture physique et Corridor), et les premiers pas de cinéastes ayant fait du chemin depuis (Albert Dupontel, David Morley…).

Place du premier film 

Du côté de Lyon, ce n’est pas vraiment un festival, mais L’Été en cinémascope reste le rendez-vous du cinéphile estival et court-vêtu : chaque mardi, la place Ambroise Courtois (à côté de l’Institut Lumière, en charge de la programmation) devient une vaste cinémathèque en plein air. Début avec le magnifique Elle et lui de Leo MacCarey, prototype parfait de la comédie romantique à l’Américaine. On poursuit avec un film d’arts martiaux patriotique chinois du servile Zhang Yimou (Hero) puis, plus intéressant, par un film noir récemment exhumé du génial Max Ophüls, Les Désemparés. Après le classique Rashomon de Kurosawa, le plus rare Grand’rue de Juan-Antonio Bardem, cinéaste ayant vaillamment entretenu la flamme du cinéma espagnol en pleine période franquiste. Les trois derniers films de cet Été en cinémascope donnent chacun à leur manière une lecture d’un genre cinématographique : Luke la main froide de Stuart Rosenberg revisite le film de prison avec un immense Paul Newman en boxeur entêté ; Gloria montre un John Cassavetes réussissant haut la main à adapter son style au polar ; et Plein soleil de René Clément propulse le duo Alain Delon-Maurice Ronet dans l’univers de Patricia Highsmith. Presque que du bon, donc, en espérant une météo clémente pour ne pas gâcher la fête.

Festival du court-métrage en plein air de Grenoble (38)
Du 6 au 10 juillet

L’Été en cinémascope (69)
Du 15 juillet au 31 août

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