De Joe Carnahan (ÉU, 1h53) avec Liam Neeson, Bradley Cooper, Jessica Biel...
À l'image du récent Iron man 2, The A Team (le titre français, hérité des années 80 et de la série d'origine, paraît soudain bien ridicule...) est un blockbuster qui marque un retour aux fondamentaux du genre : de l'action, certes, mais aussi des neurones ; du numérique, d'accord, mais aussi des comédiens, du verbe, du concret. L'introduction relate en une petite dizaine de minutes déjà spectaculaires la formation de cette équipe de rangers à la complémentarité parfaite (des muscles, un cerveau, une belle gueule et un grain de folie), puis l'envoie en Irak dans un futur proche au moment où l'Amérique retire ses troupes. Chargée de récupérer une machine à faux billets volée par les Irakiens, elle se fait doubler par un autre commando, avant de signer un pacte avec un agent de la CIA qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un trader de wall street. Cette excellente entame scénaristique fait donc un grand pont entre le fiasco militaire et la déroute financière des États-Unis, cultivant un esprit anar où les institutions américaines sont ridiculisées au profit de la bande de mavericks rigolards en quête de rédemption. Carnahan n'a plus qu'à déplier avec un savoir-faire scotchant son sens de l'action pure, le film multipliant les séquences épiques en repoussant loin la suspension d'incrédulité. The A Teamtémoigne de son envie gourmande de célébrer le cinéma qu'il aime : les comédies du remariage, le thriller politique ou l'actionner musclé. Le film se paye même le luxe de se moquer de la «révolution» Avatar, lors d'une grandiose scène d'évasion à base de lunettes 3D. The A Team n'est pas un plaisir coupable ; c'est un divertissement classe A.
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