De Julio Medem (Esp-Fr, 1h57) avec Manuela Vellés, Charlotte Rampling...
Après deux ans passés dans les tiroirs du distributeur, le dernier film (ou presque, il a depuis tourné "Une chambre à Rome", qu'on dit plus réussi...) de Julio Medem est effectivement un objet assez ingrat, comme l'excroissance malade de son beau "Lucia y el sexo". Ana (la très affriolante Manuela Velés) est une jeune fille insouciante et libre, vivant avec son père dans une grotte à Ibiza où elle peint des tableaux naïfs. Elle est repérée par une mécène française (Charlotte «qu'est-ce que je fais là ?» Rampling) qui lui propose d'intégrer son vivier d'artistes à Madrid. Elle y tombe amoureuse d'un beau gosse d'origine arabe et découvre à son contact qu'elle peut se souvenir de ses vies antérieures, mais surtout de ses morts. Au-delà du délire new-age (justifié in fine par une allégorie politique rageuse), c'est bien la mise en scène qui s'avère totalement chaotique : très mal filmé (un coït où la caméra fait du va-et-vient au-dessus de la comédienne, beurk !), bourré de clichés (notamment sur l'art contemporain) et de symbolisme grossier (plus une insupportable musique tribale), le film de Medem se prend les pieds dans son sujet, pourtant si personnel (le cinéaste évoque sa sœur Ana, peintre engagée décédée dans un accident).
CC