De Daniel Barber (Ang, 1h38) avec Michael Caine, Emily Mortimer...
Après la mort de sa femme, un marine retraité doit encaisser dans la foulée celle de son meilleur pote, assassiné par les truands de son quartier tout pourri à Londres. Après s'être mis une bonne cuite, papy se fait agresser à son tour et retrouve ses réflexes de machine à tuer... Harry Brown, le nouveau justicier dans la ville ? Quasiment. Inconscient politiquement (le dernier acte peut être interprété de toutes les façons, y compris les pires), le premier film de Daniel Barber est une descente aux enfers glauquissime dans les tréfonds de la misère sociale, le portrait étouffant d'un homme poussé à bout par des malfrats tous plus cradingues et infâmes les uns que les autres, disciples d'une violence jamais expliquée. Le metteur en scène ne nous prend pas en traître : dès l'incroyable introduction en vue subjective, on est plongé en plein nihilisme, à l'issue forcément funeste. Poisseux, suffocant de désespoir, terriblement efficace, Harry Brown est un objet aussi puissant qu'ambigu. FC