Happy hours anglaises

Une nouvelle série de films britanniques au Ciné’o’clock du Zola cette semaine, avec trois avant-premières très attendues, deux grands classiques et quelques hits récents du cinéma anglais. Christophe Chabert

Cette petite semaine de cinéma britannique n’a l’air de rien, mais on scrute chaque année avec impatience la programmation du Ciné’o’clock, et celle-ci s’avère rarement décevante. En 2011, la bonne pioche concerne les avant-premières, à commencer par "Neds", le nouveau Peter Mullan. C’était déjà au Ciné’o’clock qu’on avait découvert ses "Magdalene sisters", et on ne manquera pas cette année sa troisième réalisation. Anti-daté dans les années 70, "Neds" fait le portrait d’un adolescent brillant qui tente de se démarquer de son frère aîné, délinquant faisant régner la terreur dans les rues de Glasgow. Autre avant-première, "Mister Nice" marque le grand retour derrière la caméra d’un cinéaste dont le nom fait vibrer les amateurs de films cultes. Bernard Rose a en effet réalisé il y a de cela deux décennies "Paper house", rêverie fantastique et poétique, et surtout "Candyman", qui renouvelait le slasher par l’élégance de sa mise en scène et son ancrage réaliste. Après un biopic oublié de Beethoven avec Gary Oldman, Rose signe aujourd’hui ce qui peut s’apparenter à un équivalent anglais de "Blow" : l’histoire vraie d’Howard Marks, plus grand trafiquant de marijuana britannique, par ailleurs bon mari et bon père de famille. Dernière exclusivité, et pas des moindres : en clôture du festival, un film tout à fait étonnant de Mark Romanek adapté d’un roman de Kazuo Ishiguro (l’auteur des "Vestiges du jour"), "Never let me go". Il y invente une drôle de science-fiction minimaliste au passé simple, avec un trio d’acteurs excellents : Carey Mulligan, Andrew Garfield et Keira Knightley.

Classiques british

En dehors de ce trio d’événements, le festival fait comme à son habitude une place aux succès récents du cinéma anglais, notamment le trop peu vu "Une éducation", beau récit d’apprentissage au féminisme bienvenu (avec, encore, la craquante Carey Mulligan). On est plus réservé sur "Tamara Drewe", d’un Stephen Frears qu’on a connu plus caustique et plus vert ; du coup, on conseillera plutôt d’aller (re)découvrir au Ciné O’Clock un de ses premiers films, le très cruel "Prick up your ears", biopic d’un dramaturge anglais gay assassiné par son amant (interprétés respectivement par Alfred Molina et Gary Oldman). Enfin, le festival propose une autre reprise luxueuse : le somptueux "Narcisse noir" de Michael Powell et Emeric Pressburger, où comment une congrégation de nonnes installées sur les contreforts de l’Himalaya voient leur quotidien perturbé par l’intrusion d’un beau missionnaire. La copie, restaurée, devrait rendre justice au travail pictural de Powell, immense cinéaste dont on ne cessera jamais de redécouvrir l’œuvre.

Ciné’O’clock
Au Zola, du mercredi 2 au mardi 8 février.

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